Les Marocains expulsés d'Algérie persévèrent pour obtenir leurs droits 35 ans après leur expulsion. Ils demandent que les coupables soient jugés pour leur crime odieux. Les Marocains victimes d'expulsion d'Algérie poursuivent leur combat pour obtenir leurs droits. Lors d'une récente réunion avec le secrétaire général du ministère de la Justice, Mohamed Lididi, l'Association des Marocains victimes d'expulsion arbitraire d'Algérie (AMVEAA) a attiré l'attention du ministère sur les conséquences de l'intégration, par le gouvernement algérien, dans la loi de Finances 2010 de l'article 42. Un article qui ordonne à la Conservation foncière de radier les noms des propriétaires des biens immobiliers «abandonnés». Cette mesure vise essentiellement l'expropriation des Marocains victimes d'expulsion arbitraire d'Algérie. «Les autorités algériennes voulaient à travers l'article 42 de la loi de Finances 2010 trouver une base juridique pour justifier ce qu'elles ont fait, à savoir transformer tout ce que possédaient les Marocains expulsés arbitrairement d'Algérie (les maisons, les magasins, les immeubles...), en bâtiments relevant de l'administration publique», a expliqué Miloud Chaouch, président de l'AMVEAA dans un entretien accordé à ALM. Mohamed El Harouachi, président de l'Association de défense des Marocains expulsés d'Algérie a souligné, pour sa part, qu'«il s'agit d'une démarche injuste et d'un crime commis contre les Marocains expulsés d'Algérie. En procédant de la sorte, l'Algérie a violé les dispositions d'une convention conclue entre le Maroc et l'Algérie le 15 mars 1963». Quant à Me Lahbib Mohamed Hajji, président du bureau exécutif de l'Association de défense des droits de l'Homme, il a affirmé que «l'Algérie a commis le plus grand crime de son histoire en expropriant les biens des Marocains expulsés». «L'Algérie vient aujourd'hui d'aggraver la situation en procédant à l'expropriation des expulsés. Cette décision est nulle. Tout ce qui est fondé sur la nullité est nul et non avenu. Il s'agit là d'une règle juridique», ajoute-t-il. Pour obtenir leurs droits, les Marocains expulsés d'Algérie estiment qu'ils ont besoin davantage de soutien de l'Etat. «Nous voulons un soutien financier de la part de l'Etat, au même titre que les associations qui militent dans le domaine des droits de l'Homme. Notre association défend la cause de 500.000 Marocains victimes d'expulsion arbitraire d'Algérie», a précisé Miloud Chaouch, président de l'AMVEAA. L'histoire tragique des Marocains victimes de l'expulsion arbitraire d'Algérie remonte à 1975. Les Marocains d'Algérie, au nombre de 500.000, ont en effet vécu le 18 avril (jour de l'Aïd Al Adha) un drame. Les autorités algériennes ont ordonné cette expulsion arbitraire suite à la Marche Verte. Les victimes demandent aujourd'hui que les coupables soient jugés pour leur crime odieux et que les autorités algériennes présentent officiellement leurs excuses.