Athlétisme : Brahim Boulami contrôlé positif Les rumeurs de dopage dans l'athlétisme national n'ont cessé de s'amplifier durant tout l'été et l'annonce d'un cas, contrôlé positif par l'IAAF, jette le discrédit sur l'ensemble des athlètes et ternit l'image d'un pays considéré comme un creuset de grands champions. Des mesures d'urgence s'imposent. Le récent record du monde de Brahim Boulami sur le 3000 m steeple, établi à Zurich au mois d'août, avait suscité toute une controverse car la progression du champion marocain avait stupéfié bien des spécialistes. Et ses détracteurs d'expliquer que l'on ne pouvait à chaque fois tourner avec des chronos proches du record du monde au gré des meetings, comme il l'avait fait à chacune de ses sorties. C'est cette répétition de performances de premier plan qui a intrigué les observateurs ainsi que son “irruption” sur la scène internationale après plusieurs années passées à l'ombre des grandes stars. L'IAAF a donc saisi la FRMA pour l'avertir que Brahim Boulami a été contrôlé positif à l'EPO au meeting de Zurich et l'a sommé de fournir des explications dans les 48 heures. Contacté par l'instance fédérale nationale, l'athlète a fait part de son “étonnement” et a juré qu'il n'avait pris aucune substance prohibée. Une attitude similaire chez tous les athlètes du monde accusés de dopage. Bref, Boulami et la FRMA en appellent au contrôle du second échantillon pour confirmer ou infirmer le premier jugement. En cas de confirmation de dopage à l'EPO, le champion marocain risque deux ans d'interdiction de courir et à 29 ans, son avenir est déjà derrière lui… A la suite de ce scandale, des langues se sont déliées et on apprend des choses sur le fameux centre d'Ifrane, joyaux de l'athlétisme national où plusieurs champions étrangers venaient s'entraîner et se préparer. On apprend ainsi que certaines substances prohibées étaient en vente et que celui qui les écoulait, profitant de la maladie de sa mère, pour s'approvisionner en Belgique le plus légalement, pour la soigner et profitait donc de son stock pour l'offrir à certains athlètes en mal de performances. Ce vendeur continue d'exercer son commerce même après le décès de sa mère et, quand alertées, les autorités voulurent l'arrêter, il se volatilisa. On se gardera bien de dire qui étaient ses clients mais une chose est sûre : des substances prohibées circulaient à Ifrane. Et la FRMA avait beau multiplier les contrôles inopinés, personne ne se faisait prendre puisque, comme chacun le sait, il y a des produits masquants. L'EPO est une hormone qui donne des ailes aux athlètes, on ne compte plus les sportifs de haut niveau qui l'injectent à la veille d'un grand événement. Elle permet de décupler l'effort et de réaliser des “miracles” sur un terrain ou une piste. Pour l'athlétisme marocain, c'est un coup terrible car l'affaire Boulami survient juste après le cas Moughit, le coureur marocain qui défend les couleurs de la Belgique et qui a été lourdement sanctionné (3 ans) après un contrôle positif. Devra-t-on désormais se méfier de tous les athlètes qui «descendent» d'Ifrane ? Une certaine Gabriella Szabo vient souvent recharger ses accus comme plusieurs coureurs français réalisant des chronos bien flatteurs. Il est temps de balayer devant la porte de l'athlétisme marocain.