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Question de respect
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 07 - 2006

Remarques désobligeantes, propos agressifs, irrespect, insultes, sous-entendus méchants… Nous avons tous fait l'expérience de la violence verbale et de l'irrespect. Comment désamorcer les attaques et les conflits par la parole ? Quelques clefs, à l'aide d'un mot très curieux : «l'assertivité»…
Connaissez-vous ce mot, «assertivité» ? Il vient du mot anglais assertiveness : initié par Andrew Salter, psychologue new-yorkais et récemment développé par Joseph Wolpe, psychiatre et professeur de médecine américain, ce terme se définit par une «expression libre de toutes émotions vis à vis d'un tiers, à l'exception de l'anxiété». En fait, c'est une attitude dans laquelle on est capable de s'affirmer tout en respectant autrui. Il s'agit donc de se respecter soi-même en s'exprimant directement, sans détour, mais avec considération. Cela conduit à diminuer le stress personnel, à ne pas en induire chez autrui et à augmenter l'efficacité dans la plupart des situations d'entretien. Si cette attitude est particulièrement importante dans toutes les situations de la vie, elle l'est particulièrement dans toutes les situations d'entretiens professionnels et notamment dans le management (domaine où elle est trop souvent ignorée).
La maîtrise de soi, un leurre
Se maîtriser est à la mode. Pour beaucoup de monde, avoir un pouvoir sur soi semble une situation enviable. Cela permettrait à chacun de se délivrer de tous ces défauts qui entravent la réussite ! Libre de l'émotionnel, libre des peurs, des phobies, des inhibitions etc. Mais l'idée de «maîtrise de soi» part sur de mauvaises bases. Nous avons appris à ne pas nous fier à ceux qui prônent des idées de pouvoir sur l'autre. Nous avons, hélas, moins de discernement vis à vis de ceux qui prônent des idées de pouvoir sur soi.
Rechercher le pouvoir sur autrui est suspect, rechercher le pouvoir sur soi, (maîtrise de soi) l'est tout autant. Même sur soi, le pouvoir est une démarche maladroite, voir néfaste. En effet, le pouvoir sur soi conduit à une négation de soi. Remplacer ce soi qu'on n'aime pas, par autre chose, revient à une amputation de soi… qui ne peut conduire à une authentique assurance.
L'assertivité, au contraire, est fondée sur l'affirmation de soi et non sur la maîtrise de soi. L'affirmation de soi, n'est en aucun cas un pouvoir sur soi. L'affirmation de soi, c'est l'accueil de soi, c'est-à-dire l'accueil de celui que l'on est, de tous ceux qu'on a été depuis qu'on existe et de tous ceux dont on est issus. L'affirmation de soi c'est donc aussi un respect de soi où il y a aussi respect d'autrui.
Egards et respect
Le respect d'autrui ne peut être que naturel. S'il est forcé, il n'y a pas respect de l'autre, mais manipulation - même avec de bonnes intentions. Rappelons nous que, dans le meilleur des cas, la communication non-verbale (les gestes, attitudes, mouvements des mains, etc.) ne se contrôle que partiellement. De plus, dans un tel contrôle, on ne se respecterait pas soi-même non plus car alors, on y refoulerait son ressenti.
Pour mieux respecter l'autre, plutôt que de tenter de se forcer, mieux vaut augmenter sa sensibilité à la réalité. La communication non-verbale s'ajustera ainsi automatiquement. Le mot respect d'ailleurs vient du latin re-spectus qui veut dire "regarder en arrière, porter attention, regarder avec égards". Au premier regard, souvent, nous sommes surtout « scotchés» à l'apparence immédiate du propos. Au deuxième regard, nous pouvons tenter de nous ouvrir à l'individu et à ce qui motive son attitude ou son discours (qui se trouve souvent hors de la circonstance présente).
Ce que nous considérions trop souvent comme une attaque personnelle, n'est en fait qu'une tentative (consciente ou inconsciente) de l'autre pour exprimer ce qu'il ressent. Par exemple, quand quelqu'un vous agresse ou vous fait un reproche, il ne fait que vous parler de ses craintes ou de son inconfort. En lui donnant l'opportunité de les préciser et d'être entendu, vous pouvez désamorcer les bombes relationnelles. Le secret, pour un authentique respect d'autrui, est de comprendre que l'autre a une raison et de l'aider à l'exprimer. Cependant, cela ne doit pas s'opérer au détriment du respect de soi (par soi).
Respect de soi-même
Autant il est important de respecter autrui, autant il est important de se respecter soi-même. L'assertivité décrit une attitude où les deux sont présents, sans que l'un le soit au détriment de l'autre. Plutôt que de maîtriser nos comportements ou de les refouler, nous pouvons mieux les entendre et les apaiser. Ce respect de soi n'est ni plus ni moins qu'une meilleure capacité à communiquer avec soi-même. Il s'agit d'une rencontre avec ce qu'il y a de précieux en soi et d'une validation authentique de ces richesses. Cela permet d'assurer ses bases dans une réelle affirmation de soi. Par exemple, quand quelqu'un nous demande quelque chose que nous ne souhaitons pas lui donner, comme de lui prêter un de nos livres, alors que nous ne le souhaitons pas, car nous en avons besoin. Le respecter peut sembler être de le satisfaire à notre détriment. Mais dans ce cas on ne se respecte pas soi-même. Si au contraire on lui oppose un refus sans l'écouter, c'est lui qu'on ne respecte pas. Le problème, dans un premier temps, n'est pas de savoir ce qu'on va décider, mais de l'écouter lui et de s'écouter soi, dans un esprit réellement communicant.
Il nous explique alors qu'il voudrait que nous lui prêtions notre livre, car ça lui ferait plaisir de pouvoir le commencer rapidement, et aussi qu'il n'a pas trop le courage d'aller l'acheter. Il nous expliquera d'autant mieux cela sans détour, que nous serons capable de l'entendre sans réagir négativement. Nous devons pouvoir valider ses raisons et lui manifester que, compte tenu de cela, nous comprenons que ce serait mieux pour lui que nous le lui prêtions. Mais aussitôt, si cela reste pertinent compte tenu de ses raisons, nous lui affirmons que de notre côté, cela nous pose un problème car nous avons besoin de cet ouvrage. Nous sommes désolés de ne pouvoir lui donner la commodité qu'il sollicite.
Autant il est important d'être généreux, autant il faut savoir se respecter soi-même. Sinon, on court le risque de se retrouver rapidement exsangue. C'est l'aptitude à savoir dire non, tout en restant ouvert à l'autre, c'est à dire tout en restant communicant. Trop souvent, comme nous n'osons pas dire non, nous préférons intuitivement reprocher à l'autre de nous avoir fait une telle demande. D'un autre côté, ce respect de soi-même ne doit pas motiver de ne rien accorder à autrui. On deviendrait alors un monstre d'égoïsme, sous le couvert d'un faux respect de soi, qui n'est qu'un protectionnisme nous faisant manquer la vie. Pour trouver un équilibre convenable, il est souhaitable d'être capable de s'ouvrir avant d'expliquer quoi que ce soit, puis ensuite d'oser dire ce qu'on a à dire. Le respect d'autrui ne doit pas s'exercer au détriment du respect qu'on s'accorde à soi-même. Voilà : être dans l'assertivité, c'est être capable d'une véritable communication tant avec les autres qu'avec soi-même. C'est avoir parfaitement différencié la relation de la communication. Être dans l'assertivité, c'est associer deux qualités qui semblaient autrefois contradictoires: affirmation de soi et respect d'autrui. Après avoir longtemps prôné l'une au détriment de l'autre, être dans l'assertivité, c'est enfin les réunir dans ce qui fonde une réelle efficacité et un réel confort de vie pour nous-même comme pour autrui.
Total respect
Wayland Myers, auteur d'un livre sur la communication non violente, définit trois règles à suivre lorsqu'on s'adresse à un interlocuteur :
• Décrire les faits. Ne pas coller d'étiquettes ou faire de morale.
• Mettre en lumière les sentiments et les besoins. Eviter les reproches ou une attitude défensive.
• Demander les actions souhaitées. Ne pas utiliser les exigences, les menaces, les ordres ou la manipulation.


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