L'élection du tiers de la deuxième chambre, qui s'est déroulée sous haute tension, a conforté la majorité dans sa position dominante, alors que le PJD est totalement absent. Révélateur ? Une chose est sûre : la grande surprise est qu'il n'y a pratiquement pas de surprise. La tendance conservatrice de l'électorat marocain, qui coûtera nettement cher aux partis de l'opposition, se confirme un peu plus. Lecture L'élection du tiers de la Chambre des conseillers pour le renouvellement des 90 membres, dont le mandat est arrivé à échéance, qui s'est déroulée vendredi 8 septembre 2006, n'a pas apporté de grandes surprises. Les partis de la majorité gardent toujours le haut du pavé. Devant une opposition meurtrie, ils totalisent plus que la moitié avec le parti de l'Istiqlal en tête de peloton. Selon les résultats communiqués par le ministère de l'Intérieur, relatifs au collège électoral des collectivités locales et aux collèges électoraux des chambres professionnelles concernées par le renouvellement des 81 sièges sur 90 à pourvoir, le Parti de l'Istiqlal a obtenu 17 sièges, le Mouvement populaire 14 sièges, le Rassemblement national des indépendants 13 sièges, l'Union socialiste des forces populaires 11 sièges, et le PPS d'Ismail Alaoui a obtenu quant à lui 4 sièges. Côté opposition, c'est L'Union constitutionnelle qui a réalisé le meilleur score avec 6 sièges, suivi du Parti national démocrate (4 sièges). L'effilochement des partis de l'opposition se confirme et, malgré ce frémissement, rien n'y fait. Grande surprise cependant, l'absence quasi-totale du PJD ! Présidence Pour le parti de l'Istiqlal, ce n'est que justice. Son secrétaire général, Abbas El Fassi, n'a eu de cesse de répéter, que l'Istiqlal est le grand parti du Maroc. Prétendra-t-il à la présidence ? En fait, avec un RNI revigoré et bien dans ses souliers, l'équation n'est pas évidente. Le parti d'Ahmed Osman, avec sa troisième position, ne risque pas de perdre la présidence, à moins d'un revirement de situation, qui portera un de ses deux alliés : Le mouvement populaire ou l'Istiqlal. Une question, cependant : la majorité restera-t-elle la même ? Autrement, il y a fort à parier qu'il serait difficile de remettre en question l'équilibre en place. Rappel : lors de l'élection du président de la deuxième chambre, le parti de Si Allal a présenté un candidat, Abdelhamid Aouad en l'occurrence. Résultat : Abdelouahed Radi, le président dont l'accès au perchoir a ouvert la voie à l'alternance consensuelle a été reconduit sans coup férir. Un échec donc pour le candidat Istiqlalien. Vue sous cet angle, la candidature éventuelle d'un conseiller Istiqlalien pour briguer le siège de Mustapha Okacha, un tenor du RNI, sera du déjà vu. Encore faut-il que les amis de El Fassi parviennent à charmer leur allié au sein de la Koutla, à savoir l'USFP. Un pari hypothétique. Non seulement l'USFP a failli faire les frais des ambitions dévorantes du PI à la première chambre, mais il lui serait éthiquement indéfendable de renier au RNI ce qu'il revendiquait pour son candidat. En clair, le parti de Mohamed Elyazghi a déclaré que toute remise en cause de sa présidence à la chambre, entraînerait immanquablement la remise en cause du consensus au sein de la majorité. Elle, l'USFP s'entend, sera prisonnière de sa propre logique. Il y a fort à croire que tel sera le cas de l'UMP de Mohand Laenser. Stratégie L'USFP est sortie hautement gagnante. Partie avec seulement 5 sièges, elle double la mise. Pour le chef du parti, qui lancera lundi sa campagne pour l'adhésion de nouveaux membres, c'est là une gageure pour les sceptiques du parti. Sa stratégie payante n'a-t-elle pas doublé le nombre des conseillers ? A cet égard, les critiques qui ont alimenté la presse un certain temps, faisant écho aux débats, parfois houleux trouvent réponse. Surtout au cours d'une année cruciale pour la classe politique. Les apparatchiks n'en sont que conscients. Si la stratégie avait essuyé quelconque échec, ils seront cloués au pilori. Le parti ne manque pas de loups qui attendent au tournant. Le temps est certes au recueillement maintenant que les résultats ont vu le jour. Pourtant, le climat dans lequel se sont déroulées les opérations votatives, impacteront, sans doute aucun, négativement sur les électeurs. Marchandage, corruption …autant de vices de fond et de forme qui ont entaché le scrutin. A quelques encablures seulement de l'échéance 2007, le risque est grand de voir s'ancrer la méfiance du citoyen. Même les partis de la majorité ont crié au scandale. Les communiqués se répétaient et se ressemblaient. Même grief : l'argent sale coulait à flot. Une réflexion de fond s'impose donc, il y va de la crédibilité, sinon de la légitimité du système électoral, voire politique du pays. Côté syndicat, l'UMT garde la tête d'affiche avec 3 sièges. La CDT de Noubir Amaoui n'arrive pas à garder sa position d'avant, alors que sa rivale la FDT proche des socialistes fait son entrée en scène, deux ans après sa création. L'UNMT, marque la présence. Renouvellement du tiers sortant de la Chambre des Conseillers RESULTATS du SCRUTIN du vendredi 8 septembre 2006` Les résultats annoncés par les Commissions régionales de recensement présidées par les magistrats de l'élection du tiers sortant de la Chambre des Conseillers au titre des collèges électoraux des Collectivités locales et des Chambres professionnelles concernant le renouvellement des 81 sièges sur les 90 à pourvoir montrent un repositionnement des principaux partis politiques. Notamment, le PI et le MP remontent aux premiers rangs tandis que le RNI rétrograde de la première à la troisième position. Le nouveau classement des formations politiques au nombre de sièges obtenus a été décliné comme suit par le Ministère de l'Intérieur : • Parti de l'Istiqlal : 17 • Mouvement Populaire : 14 • Rassemblement National des Indépendants : 13 • Union Socialiste des Forces Populaires : 11 • Union Constitutionnelle : 06 • Parti du Progrès et du Socialisme : 04 • Parti National Démocrate : 04 • Parti Al Ahd : 04 • Front des Forces Démocratiques : 02 • Parti de l'Environnement et du Développement : 02 • Mouvement Démocratique Social : 01 • Parti de la Choura et de l'Istiqlal : 01 • Parti des Forces Citoyennes : 01 • Parti du Renouveau et de l'Equité : 01