Pour Taoufiq Hejira, membre dirigeant du parti de l'Istiqlal et ministre sortant de l'Habitat et de l'Urbanisme, les électeurs ont réitéré leur confiance dans l'actuelle majorité. ALM : Le parti de l'Istiqlal a obtenu 52 sièges à la Chambre des représentants. Comment qualifiez-vous ce résultat ? Taoufiq Hejira : Il n'y a pas eu de surprise du côté du parti de l'Istiqlal. La surprise des élections législatives du 7 septembre était plutôt chez le Parti de la justice et du développement (PJD). L'Istiqlal n'a fait que confirmer sa place sur la scène politique nationale. Il a déjà réalisé de bons scores aux cours des élections précédentes. L'action du Parti de l'Istiqlal s'inscrit donc dans la continuité. C'est logique. C'est une progression douce et raisonnable. Vous parlez de la surprise du PJD… Effectivement, je parle de surprise par rapport au raz-de-marée annoncé par le PJD. À la veille des élections, les cadres de ce parti s'attendaient à une victoire. Une attente qui a été surmédiatisée aussi bien par les médias nationaux qu'étrangers. Il y avait aussi ces sondages qui prévoyaient une grande victoire du PJD. Grosso modo, en analysant les résultats du scrutin, nous sommes satisfaits parce que les électeurs ont fait confiance à l'actuelle majorité. Les gens ont ainsi dit, haut et fort, oui à l'approche et à la méthode de cette majorité. Envisagez-vous une alliance avec le PJD ? Le Parti de l'Istiqlal, et à travers son secrétaire général, a annoncé qu'il compte réitérer son engagement avec la Koutla. Et ensuite, et selon un accord non écrit, il y a les partis de la majorité. On va respecter donc nos engagements avec la Koutla. Le PJD conteste la transparence des élections. Comment trouvez-vous cette réaction ? Vous savez, il y a 500 observateurs, venus des quatre coins du monde, qui ont attesté de l'excellence de cet exercice de la démocratie. J'ai vu de mes propres yeux comment les choses se sont déroulées, étape par étape. J'ai, moi-même, fait campagne dans 14 circonscriptions électorales à travers le Maroc. J'ai assisté au dépouillement et à l'annonce des résultats. Je peux dire, avec objectivité, que c'est une fierté pour notre pays. Maintenant, pour la réaction du PJD, il faut être un bon joueur. Un bon sportif accepte les résultats du match. C'est comme au football, il y a des gagnants et des perdants. Au Parti de l'Istiqlal, avez-vous établi une liste de ministrables ? L'Istiqlal est un parti politique qui a plus de 60 ans d'exercice. Si on est toujours là, c'est qu'on a su respecter la démocratie au sein de nos instances. Pour la liste des ministrables, elle doit être discutée et validée par ces mêmes instances. Pour le moment, ce n'est pas à l'ordre du jour. Mais, une chose est sûre: le Parti de l'Istiqlal a choisi la voie de la jeunesse et nous allons continuer sur cette lancée. Figurez-vous sur cette liste ? C'est une décision qui doit être prise par les hautes instances du parti. Désormais, il faut donner la place à la jeunesse pour participer à la vie publique. Il faut leur donner plus de chance. Il y a d'excellents cadres à trouver. Que pensez-vous du taux de participation au scrutin ? Le fait que les deux tiers des électeurs marocains qui ne se sont pas déplacés aux urnes n'est pas un point négatif. Toutefois, c'est un message qu'il faut prendre en considération lors des prochains rendez-vous électoraux. Il faudrait donc convaincre davantage les Marocains.