Jalal R. (technicien - 29 ans) “Il est honteux pour un homme responsable de compter entièrement sur le salaire de sa femme” “Personnellement, je juge injuste qu'un mari ait des visées sur le salaire de sa femme. A vrai-dire, sur quelle logique repose la conviction d'un homme qui veut s'emparer de l'argent de quelqu'un d'autre, pour la simple raison que ce “quelqu'un d'autre” se trouve sous sa protection, vivant sous le même toit que lui ! “Un tel comportement relève de la fameuse loi de la jungle où le plus fort soumet le plus faible à son autorité et à ses caprices. “La femme est un être humain dont on doit respecter le sentiment, la présence et la personnalité; vouloir grignoter même une moindre partie de son salaire mensuel, c'est ignorer complètement sa dignité et son honneur de femme libre et autonome, capable de gérer ses propres affaires sans l'intervention de personne. “A mon humble avis, il est honteux pour un homme qui se dit responsable et fier, de compter entièrement, ou en partie, sur le salaire de sa femme. Même s'il se trouve parfois en difficulté, il n'a pas à le faire. Il n'a qu'à se débrouiller ailleurs et “rester grand“ (comme on dit en jargon populaire) aux yeux de son épouse et de ses enfants. “Au sein d'un couple, il ne doit pas y avoir de dominateur ou de dominé; chercher à toucher au salaire de la femme, c'est tenter d'asservir cette dernière et la mettre corps, âme et argent à son service”. Ismaïl B.S. (employé - 33 ans) “On partage tout dans la vie de couple, alors pourquoi pas le salaire ?” “Je trouve bizarre que tout le monde se plaigne de cette question de salaire de la femme dont le mari veut totalement disposer, ou au moins en grande partie, pour assurer la continuité d'une vie heureuse, équilibrée et stable du foyer… “Si le mari laisse sa femme sortir travailler et s'exposer ainsi à tous les “dangers” (drague, harcèlement, etc…), c'est uniquement pour parvenir à gagner un salaire pour aider son mari à payer le loyer, acheter la nourriture, assurer la scolarité des enfants…Le salaire de l'épouse doit automatiquement être remis au mari, chaque fin de mois, pour qu'il puisse planifier les dépenses du mois suivant et épargner un peu d'argent, s'il y a lieu de le faire,pour le bien du couple pour le présent et l'avenir. “Entrer en possession du salaire de la femme, même de force si les circonstances l'exigent, n'a rien d'une injustice ou d'une tyrannie de la part de l'homme. Un homme, c'est un homme, qu'on le sache ! “Ce dernier étant le premier responsable du foyer, c'est à lui de décider et c'est à lui de prendre toutes les mesures qu'il juge dans l'intérêt de sa petite famille. “La femme n'a pas à être vexée par son comportement, dicté par la crainte pour la stabilité et le bonheur du ménage; d'ailleurs, je ne vois pas pourquoi dans la vie d'un couple on partage tout et lorsqu'il s'agit du salaire de la femme, cette dernière veut le garder égoïstement pour elle et tient absolument à ne rien partager,prétextant qu'un homme doit être capable de la nourrir, la vêtir et tout faire pour elle avec son propre argent ! “Vous ne trouvez pas que c'est trop demander au pauvre mari ?”. Larbi Jdidi (retraité - 60 ans) B“Si je m'en sors face aux dépenses, c'est grâce au salaire de ma femme” “En toute franchise, je ne sais pas ce que j'aurais fait sans le salaire de ma chère femme qui me permet aujourd'hui de joindre les deux bouts ! “Depuis qu'on m'a acculé à la retraite forcée, dans des conditions mystérieuses, je me retrouve dans une situation matérielle critique, vu que le peu d'argent que je touche actuellement en guise d'aumône octroyée par une administration ingrate - ne me permet même plus de m'acquitter des exigences même les plus élémentaires de la vie. Heureusement qu'en ces moments difficiles, j'ai trouvé à mes côtés une femme aimable, compréhensive et serviable. “Ma femme travaille dans le secteur privé et touche un salaire moyen. Dans le temps, je la laissais libre d'en disposer (…) “Mais, depuis qu'elle a vu que je suis en difficulté et que je ne parviens plus à m'en sortir pour mener convenablement la barque de mon petit foyer, elle a vite couru à mon secours, mettant à ma disposition, à chaque fin de mois, la totalité de sa paie. Pour vous dire, elle ne garde plus rien pour elle, à part 100 ou 200 DH pour le hammam, le bus ou le taxi. Quant à l'habillement et au maquillage, elle n'en achète plus ! “Mon épouse s'est montrée une femme exemplaire et je la remercie de tout cœur pour sa fidélité et son grand sacrifice. «Si je m'en sors aujourd'hui face à toutes les dépenses de la vie quotidienne, c'est grâce au salaire de ma chère femme. Et, je le répète encore une fois, je ne sais pas ce que j'aurais fait sans son soutien en cette période délicate”.