On affirme généralement que la Journée internationale des femmes est d'origine américaine et qu'elle commémore une manifestation ou des grèves d'ouvrières qui auraient eu lieu à New York en 1857 et en 1908. Mais malgré leurs multiples recherches, les historiennes n'ont retracé aucune référence à ces événements dans les sources américaines de l'époque. Le 8 mars ne serait donc qu'un mythe ? Non, car la Journée internationale des femmes trouve bel et bien son origine dans des événements historiques. L'origine reconnue de la Journée internationale des femmes est une manifestation officielle, appelée Woman's Day. Organisée par le Comité national des femmes du Parti socialiste américain, cette manifestation en faveur du droit de vote des femmes s'est tenue le dernier dimanche de février 1909. Dans une proposition communiquée à toutes les sections locales du parti, l'exécutif recommandait de réserver le dernier dimanche de février 1909 pour une manifestation en faveur du droit de vote des femmes et de mettre entre autres à l'ordre du jour la question du suffrage féminin. Le 28 février, au moins cinq « meetings » pour le suffrage féminin ont lieu dans la région de New York. On les appelle Woman's Suffrage Démonstrations ou Woman's Suffrage Meetings. Mais la publicité n'utilise jamais l'expression Woman's Day. Si l'on se fie aux publicités et aux comptes rendus des journaux, ces « meetings » portent surtout sur le droit de vote des femmes et sur la lutte pour le socialisme. Les autres luttes féministes, si elles ne sont pas totalement ignorées, semblent passer au second plan. Il semble cependant que le premier « vrai » 8 mars ait eu lieu non pas le 28 février 1909, mais bien le 3 mai 1908, à Chicago. En l'absence d'Arthur M.Lewis, l'orateur habituel des dimanches du mouvement socialiste américain, les deux oratrices les plus chevronnées du mouvement, Gertrude Breslau-Hunt et May Wood-Simons, montent sur la tribune pour dénoncer l'exploitation des ouvrières sous-payées qui n 'ont pas le droit de vote et qui sont privées de leurs droits les plus élémentaires. Il y eut bel et bien une grève des chemisières, du 22 novembre 1909 au 15 février 1910. Entre 20 000 et 30 000 chemisières et chemisiers firent la grève à New York. Au total, 80% de ces grévistes étaient des femmes. On qualifia cette grève de « grève du mouvement des femmes » tellement elle semblait davantage issue du mouvement des femmes que du mouvement ouvrier. Le Woman's Day est devenu officiellement Journée internationale des femmes lors du Congrès de la IIe Internationale socialiste, tenu à Copenhague en août 1910. L'Allemande Clara Zetkin, à la tête du mouvement international des femmes socialistes en Europe, fait adopter une résolution en ce sens. Selon le texte de cette résolution, la Journée internationale des femmes a pour objectif de promouvoir la lutte pour le suffrage féminin. Entre le Woman's Day américain et la Journée internationale des femmes, quelques décennies se sont écoulées. La vision, le discours et les actions féministes ont évolué avec les femmes de toutes les sociétés. Mais l'objectif est demeuré le même : l'obtention par les femmes de leurs droits légitimes. Et comme le faisait remarquer Adrienne Rich à propos de « l'oubli » des origines féministes de la Journée internationale des femmes : « ...la disparition du passé historique et politique des femmes fait en sorte que chaque nouvelle génération de féministes semble être une excroissance anormale de l 'histoire ». Nicole Castioni, députée de Genève, auteur du livre " Le soleil au bout de la nuit ", nous présente son expérience personnelle : 5 ans de prostitution rue St Denis, enfer aggravé par la drogue. Elle s'enfuit au risque de sa vie. Par une volonté extraordinaire, s'en sort sans trop d'encombres, poursuit ses études. Elle est maintenant juge et députée. C'est ce parcours qu'elle décrit sans complaisance dans son livre. La Prostitution est une forme d'esclavagisme. A l'heure actuelle, 1,2 millions femmes sont victimes d'esclavagisme sexuel. Elle précise bien qu'elle parle de la prostitution contrainte, représentant 80 à 90% de l'ensemble des prostitués (femmes, enfants, hommes). C'est un sujet toujours difficile à aborder, car il fait souvent sourire les parlementaires hommes... On retrouve malheureusement toujours des arguments pour l'expliquer, contraintes économiques, misères sexuelles, etc. Le phénomène est d'ampleur internationale, car les réseaux de proxénètes partent souvent d'Afrique ou d'Asie ou de pays de l'Est pour arroser l'Europe occidentale. Les proxénètes ne sont plus uniquement une personne physique mais de véritables sociétés. Les femmes sont réduites à de la marchandise. Les 20 dates marquantes du siècle : 1900 Journée de travail limitée à 10 heures pour les femmes et les enfants. 1907 Loi autorisant les femmes mariées à disposer de leur salaire. 1909 Création de l'union française pour le suffrage des femmes 1920 Les femmes peuvent adhérer à un syndicat sans autorisation maritale. 1924 Unification des programmes scolaires pour les filles et les garçons. Les baccalauréats masculins et féminins sont identiques. 1938 Réforme des régimes matrimoniaux , suppression de l'incapacité juridique de la femme mariée. 1938 Les femmes peuvent s'inscrire à l'université sans l'autorisation de leur mari 1944 Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes. 1945 La notion de « salaire féminin » est supprimée. « A travail égal, salaire égal » s'inscrit dans la législation française. 1956 Fondation de « Maternité heureuse » qui devient le Mouvement français pour le planning familial en 1960. 1965 Une femme mariée peut exercer une activité professionnelle sans le consentement de son mari. 1967 Loi Neuwirth autorisant la contraception 1970 Loi relative à l'autorité parentale conjointe. Le père n'est plus le seul chef de famille. 1972 Egalité de rémunération entre hommes et femmes... dans la loi. 1975 La loi Veil légalise l'interruption volontaire de grossesse (IVG). 1979 Vote définitif de la loi sur l'I.V.G. 1983 Ratification par la France de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. 1983 Loi Roudy sur l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. 1992 Loi sanctionnant l'abus d'autorité en matière sexuelle dans les relations de travail (harcèlement sexuel). 1999 Révision des articles 3 et 4 de la Constitution portant égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives. 2000 Mars - avril : Deux mois autour d'un siècle d'avancées pour les femmes dans les Centres d'Information sur les Droits des Femmes . 2003 : Le roi Mohammed VI a mis à profit le discours d'ouverture de la session parlementaire, vendredi 10 octobre, pour annoncer les grandes lignes d'un nouveau code de la famille. « ...Dès la naissance, une différence notoire s'établit entre le garçon et la fillette : le comportement familial n'est pas le même selon le sexe du nouveau-né. Ainsi, lorsque vient la nouvelle de l'accouchement, les femmes poussent-elles trois ululements (Zrarite) pour un garçon , mais un seul pour une fille, ou aucun ! A partir de cet instant, l'écart commence à se creuser entre garçon et fille... ». Peut être que ces mots de Soumaya Naamane Guessous, auteur de l'ouvrage « Au delà de toute pudeur », définissent la vraie position de la femme marocaine, qui depuis long temps a été, et est toujors marginalisée... Une vérité triste mais réelle, vécue tous les jours par des millions de femmes au Maroc et ailleurs. Nous les hommes, notre regard vis à vis de Vous les femmes doit changer, avec un peu plus d'amour... Vous les femmes, je Vous aime toutes, particulièrement une parmi Vous.