Décidément, au lieu d'attirer de nouveaux émetteurs, la Bourse de Casablanca continue sa cure d'amaigrissement. Et cette fois-ci, c'est SCE –Société Chérifienne des Engrais-, une vieille dame de la Bourse, sachant qu'elle y séjourne depuis le 20 février 1950, qui va rejoindre la liste des entreprises qui ont quitté la corbeille casablancaise au cours de ces dernières années–ONA, SNI, LGMC, Sofac, La Marocaine Vie, Berliet Maroc, Branoma, etc. En effet, suite à la suspension de la valeur au niveau de la cote, le 16 août 2013, le CDVM vient d'annoncer que « le Conseil d'administration de SCE, qui s'est tenu le 12 aout 2013, a décidé le principe de la radiation des titres de SCE de la cote de la Bourse de Casablanca ». Suite à cette décision, l'assemblée générale des associées de Holichem Sarl, entité contrôlant 93,43 % du capital de SCE, a décidé de procéder à une offre publique de retrait conformément à la réglementation du marché boursier. Holichem a ainsi déposé un projet d'offre publique de retrait auprès du gendarme du marché financier marocain qui décidera de la recevabilité de celui-ci. L'opération, une fois validée par le CDVM, concernera les 46 660 actions, soit 7,57 % du capital de la société, constituant le flottant en Bourse. Pour justifier cette décision de retrait, deux arguments ont été avancés par le Conseil d'administration. D'abord, « la cotation de la SCE, qui résulte d'une situation historique, ne répond pas à un besoin stratégique de la société » ! Ensuite, « l'actions SCE souffre d'un manque de liquidité associé à une faible visibilité au sein de la cote de la Bourse de Casablanca eu égard à la faible couverture du titre par les analystes financiers ». Sur ce point, il faut souligner que seulement 958 titres SCE ont été échangés au niveau du marché du début de l'année à la suspension de la valeur de la cote le 16 août dernier. C'est dire qu'en terme de volumétrie, la place ne fera pas le deuil de la valeur. OPR puis radiation Reste à savoir quel sera le prix de cette offre publique de retrait. Sera-t-il incitatif, pour pousser les actionnaires minoritaires à apporter leurs titres à cette offre publique de retrait ? En effet, lors de la suspension de la valeur, celle-ci s'échangeait au niveau du marché au cours de 282 dirhams. La valeur accusait une perte annuelle de -6 %, soit l'équivalent de ses gains en 2012 (+6,82 %). Et depuis le déclenchement de la crise en 2008, le titre a cédé 15,06 % de sa valeur. Par ailleurs, il faut souligner que SCE est l'une des rares valeurs qui peut se targuer d'avoir distribué des dividendes à ses actionnaires de manière discontinue et ce depuis 2002. En tout cas, selon les initiateurs de cette offre, celle-ci devrait être suivie, en cas de réussite, d'une radiation du titre de la cote. Enfin, rappelons que SCE a réalisé un chiffre d'affaires de 335,8 MDH, contre 252,4 MDH l'année précédente. Le résultat d'exploitation a reculé de 8,3 % à 22,1 MDH. Le résultat net s'est bonifié de 98,30 % à 42,2 MDH, tiré par un résultat financier de 24,7 MDH et un résultat courant de 3,7 MDH. Pour 2013, SCE, contrôlée à hauteur de 92,36 % par Holichen Sarl, s'est engagée dans un programme de développement et de diversification aussi bien au niveau national qu'à l'international. Moussa Diop www.lnt.ma