SNI et Atofina cèdent leurs parts Holding de participation, Holichem a été créée dans le but d'acquérir 70,62 % du capital de la société chérifienne d'engrais (SCE). Le management de cette société dit vouloir adopter une stratégie de continuité avec une grande ambition de développement. Cotée à la place casablancaise depuis sa création, la Société chérifienne d'engrais et de produits chimiques (SCE) a fait récemment l'objet d'une grande transaction au marché de blocs. Les groupes SNI et Atofina ont cédé leurs participations qui étaient respectivement de 39,19 % et 31,43 % à la société Holichem. Il s'agit d'une opération appelée «management by out» qui consiste en l'achat de parts des principaux actionnaires par les dirigeants de la société. C'est une procédure réglementée et souvent pratiquée en Europe, cependant, elle demeure émergente et ne fait pas l'objet d'encadrement législatif au Maroc. Holichem est une SARL créée par le management de la SCE, notamment Driss Tarrari, vice-président directeur général de SCE et unique gérant de Holichem, avec un tour de table constitué de salariés de la SCE. C'est une Holding de participation qui est mise en place pour l'acquisition de 70,62 % du capital de SCE. Pour rappel, la SCE est la première société de traitement et de transformation des phosphates en engrais au Maroc, elle intervient dans la fabrication de l'acide sulfurique d'oléum (acide sulfurique fumant) et de l'industrie. Outre ces activités, la SCE est présente dans la fabrication d'encre et de vernis d'imprimerie, à travers ses filiales (Fourée Lagadec Maroc, Lorilleux et Silicam). De même, elle assure la maintenance industrielle et la fabrication de silicates pour les producteurs de détergents, de colles pour les industries de bois et de sulfate d'alumine pour le traitement de l'eau. D'une manière générale, la SCE n'intervient pas directement dans le secteur des engrais. C'est sa filiale «Hydro Agri Trade Maroc» qui lui sert de levier d'intervention. En outre, cette opération de cession de SCE sur le marché de blocs par SNI et Atofina, a été précédée d'une distribution de dividendes exceptionnels à hauteur de 90 dirhams par action. Ce dividende exceptionnel est lié à la réalisation de certains actifs. La stratégie adoptée par Holichem consiste à consolider les activités de la chimie et à assurer la continuité du développement avec plus de motivation pour accroître ses parts de marché dans la mesure où c'est le management de SCE qui est impliqué dans le capital. Il convient de remarquer que la SNI s'est retirée du capital de SCE parce que l'ONA continue sa politique de désengagement de certaines activités qui ne cadrent pas avec ses orientations stratégiques. De même, Atofina, qui est la branche chimique de Total, abonde dans le même sens, car la taille de SCE est relativement modeste par rapport à celle de la maison mère Atofina. Par ailleurs, Holichem compte lancer une offre publique d'achat (OPA) en faveur des porteurs minoritaires (personnes physiques) au même prix de blocs, à savoir 115 DH/ action. Selon Salaheddine Klaï, directeur financier à SCE, il s'agit d'un objectif déontologique : «Holichem ne cherche pas à avoir 100 % du capital de SCE, mais elle veut permettre à certains actionnaires minoritaires de pouvoir céder leurs actions aux mêmes conditions que celles de l'opération de cession. Cette action s'est déroulée en accord avec le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM)», explique-t-il.