Algérie : le nouveau régime syrien refuse de libérer ses adversaires algériens et les miliciens du Polisario    Barrages LDC : Le PSG sans pitié pour Brest !    Affaires religieuses : Le Maroc et l'Allemagne signent une déclaration d'intention conjointe    La Chambre des représentants clôture une session d'automne exceptionnelle    Gaza : La Gambie, présidente de l'OCI appelée à convoquer des pourparlers d'urgence    Plus de 154 MDH alloués en 2025 pour la construction de mosquées    Maroc-Panama : Une nouvelle ère de coopération touristique s'ouvre    Arabie Saoudite : près de 15 milliards de dollars pour le secteur de l'IA    Hajj : le quota de pèlerins marocains établi à 34.000 personnes    Agadir : La deuxième édition du Salon Régional de l'Economie Sociale et Solidaire du 15 au 21 février    Perspectives économiques : une dynamique prometteuse sous surveillance    Finance durable : pas de carotte sans bâton    Simon Martin encense le partenariat maroco-britannique après un long silence suite à sa déconvenue sur le Sahara    Maroc-Emirats : discussions pour renforcer la coopération en aviation civile    Le mouton australien arrive bientôt au Maroc    Renouvellement des déclarations du patrimoine lancé pour les agents de l'Etat, des collectivités, entreprises publiques et organismes sous tutelle    Séisme dans la province de Ouezzane : pas dégâts au niveau des infrastructures routières et installations hydriques    Séisme à Ouezzane: Une secousse qui ravive les peurs du drame d'Al-Haouz    L'UE promet une réponse "ferme" aux droits de douane américains "injustifiés"    Donald Trump brandit la menace de suspendre l'aide à l'Egypte et à la Jordanie en raison du refus d'accueillir des Gazaouis    Indice de corruption 2024 : Le Maroc perd 2 places et se classe 99e mondial    Tan-Tan : la Marine Royale porte assistance à 41 candidats à l'émigration irrégulière    Coupe du Monde 2030 : Ouahbi annonce un dispositif judiciaire spécifique    Athletic Bilbao : Maroan Sannadi rêve de porter la tunique des Lions de l'Atlas    Rabat, cœur "surprenant" de la CAN 2025    Barrages LDC: City - Real la grande affiche de la soirée ! Brest-PSG en lever de rideau    Les températures attendues ce mardi 11 février 2025    Le temps qu'il fera ce mardi 11 février 2025    Morocco Royal Navy intercepts migrant boat near Tan-Tan, rescues 41 people    Khemisset : arrestation de quatre suspects pour trafic de drogues et psychotropes    93% des demandes de bourses universitaires satisfaites    Suspension des programmes de l'USAID : une menace pour les sinistrés d'Al Haouz ?    Lancement d'un programme inédit de livraison internationale de médicaments contre le cancer de l'enfant    Marrakech se met à l'heure du « Caftan Week 2025 »    La ministre de la Culture française visite les villes du Sahara marocain pour renforcer la coopération culturelle entre le Maroc et la France    Rabat accueille une première rencontre internationale de musique maroco-andalouse    Casablanca: «L'Effet Miroir» débarque au Studio des Arts Vivants    La Fondation Attijariwafa bank lance son 2è concours #ImagineTaVille    Sahraouiya 2025 : Laâyoune en haut du podium    M-AUTOMOTIV Nour Rallye Raid 2025 : coup d'envoi de la 2ème édition    Lomé vibre au rythme du festival « Les Afropéennes »    Comédiablanca célèbre l'humour dans toute sa diversité    Un séisme de magnitude 5,2 secoue le nord du Maroc    L'Algérie réagit au projet de deuxième passage routier entre le Maroc et la Mauritanie    Kabylie : Le MAK demande à Marco Rubio de faire pression sur l'Algérie    Une médiation du roi Mohammed VI en faveur des Palestiniens    Tremblement de terre, mais plus de peur que de mal    Cinéma : Christopher Nolan construit une ville au Maroc pour son film «The Odyssey»    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La vengeance du Roi, un tabou
Publié dans Jeunes du Maroc le 15 - 10 - 2006

Le dixième jour du septième mois de l'année 1971, le roi Hassan II fêtait son anniversaire. Au même lieu de la cérémonie, au palais royal de Skhirat, un coup d'état militaire fut préparé, tenté, puis échoué.
Le général Medbouh et le colonel Ababou furent les organisateurs de ce coup d'état. Un an plus tard, une seconde tentative a eu lieu dans le ciel de Tétouan. Une attaque aérienne organisée par le ministre de la défense, Oufkir. Le roi y échappa miraculeusement. Les officiers d'Ahermoumou et les aviateurs ne vivront pas sans sanctions. Ils furent condamnés de 3 à 5 ans de prison. Tous réunis dans la prison de Kenitra, aucun d'entre eux ne devina le sort qui les attendait.
Un bagne fut construit spécialement pour ceux qui auront voulu, malgré eux, la mort au roi. Le bagne s'appelle Tazmamart, le lieu est le sud, en plein désert.
Qui en saura l'existence ? Personne. Hormis les détenus, les gardiens et les autorités. Ainsi commença horreur, atrocité et silence.
Dans son livre, Ahmed Marzouki nous raconte son séjour à l'Ecole militaire, son ignorance de la préparation du coup d'Etat, le déroulement, le séjour à la prison de Kenitra, et puis surtout les 6550 jours, soit 18 ans dans un bagne où tout était permis : maltraitance, malnutrition, absence de soins médicaux... Le but était une torture à petit feu.
Chacun eut le droit à une poisseuse cellule de trois mètres de long sur deux et demi de large, avec un trou d'évacuation pour les besoins et dix-sept petits orifices dans le mur pour l'éclairage.
Imaginez-vous dans cette cellule, avec un morceau de dalle d'un mètre du sol vous servant de lit, avec une couverture usée qui empeste le cheval, avec quelques minables grammes de pains au quotidien, un café amer le matin, un plat moitié lentilles moitié cailloux, et un gros morceau de soi-disant viande, emplie de graisse. Sans omettre les cafards et multiples insectes trouvés dans les assiettes, qui devinrent familiers au fil des repas.
Imaginez-vous sans douche, sans coiffeur, sans coupe-ongle, sans rasoir, avec un seul savon pendant 18 ans. Quel australopithèque deviendrez-vous ?
Imaginez vous dans ce bagne, où quand l'un de vos co-détenus quitte la vie, on fait sortir son cadavre et on l'enterre dans la cour sans obsèques ni prière.
A la sortie du bagne, vous avez perdu au moins 5 centimètres de votre taille, tous vos muscles ; votre santé est dans un état critique, vous avez un décalage de deux décennies par rapport à votre société et le pire : lorsqu'on vous fait sortir, on vous de demande de vous taire, de n'en parler à personne. Vous êtes tellement ému, le soleil vous fait mal aux yeux, vous appréciez les changements, que vous oubliez votre amertume.
Pas pour longtemps. Ahmed Marzouki a osé, il a écrit son livre, "Cellule 10", qui a du attendre longtemps, pour que les autorités permettent la publication.
Comment penser à la liberté de l'expression si les droits de l'homme ne sont pas appliqués ? Je n'ai aucune envie que cette affaire soit déterrée, mais elle reste néanmoins un exemple, une preuve que le silence était une loi, appliquée à l'oeil et à la lettre.
Ce silence est-il brisé avec la venue d'un nouveau roi ?
Cette ancienne dictature est-elle morte et enterrée avec la mort de notre ancien roi ? A-t-elle laissé des fantômes, des gardiens ?
Quand viendra le jour où nous aurons enfin le droit total de respirer la vraie liberté, je serai marocaine.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.