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La vengeance du Roi, un tabou
Publié dans Jeunes du Maroc le 15 - 10 - 2006

Le dixième jour du septième mois de l'année 1971, le roi Hassan II fêtait son anniversaire. Au même lieu de la cérémonie, au palais royal de Skhirat, un coup d'état militaire fut préparé, tenté, puis échoué.
Le général Medbouh et le colonel Ababou furent les organisateurs de ce coup d'état. Un an plus tard, une seconde tentative a eu lieu dans le ciel de Tétouan. Une attaque aérienne organisée par le ministre de la défense, Oufkir. Le roi y échappa miraculeusement. Les officiers d'Ahermoumou et les aviateurs ne vivront pas sans sanctions. Ils furent condamnés de 3 à 5 ans de prison. Tous réunis dans la prison de Kenitra, aucun d'entre eux ne devina le sort qui les attendait.
Un bagne fut construit spécialement pour ceux qui auront voulu, malgré eux, la mort au roi. Le bagne s'appelle Tazmamart, le lieu est le sud, en plein désert.
Qui en saura l'existence ? Personne. Hormis les détenus, les gardiens et les autorités. Ainsi commença horreur, atrocité et silence.
Dans son livre, Ahmed Marzouki nous raconte son séjour à l'Ecole militaire, son ignorance de la préparation du coup d'Etat, le déroulement, le séjour à la prison de Kenitra, et puis surtout les 6550 jours, soit 18 ans dans un bagne où tout était permis : maltraitance, malnutrition, absence de soins médicaux... Le but était une torture à petit feu.
Chacun eut le droit à une poisseuse cellule de trois mètres de long sur deux et demi de large, avec un trou d'évacuation pour les besoins et dix-sept petits orifices dans le mur pour l'éclairage.
Imaginez-vous dans cette cellule, avec un morceau de dalle d'un mètre du sol vous servant de lit, avec une couverture usée qui empeste le cheval, avec quelques minables grammes de pains au quotidien, un café amer le matin, un plat moitié lentilles moitié cailloux, et un gros morceau de soi-disant viande, emplie de graisse. Sans omettre les cafards et multiples insectes trouvés dans les assiettes, qui devinrent familiers au fil des repas.
Imaginez-vous sans douche, sans coiffeur, sans coupe-ongle, sans rasoir, avec un seul savon pendant 18 ans. Quel australopithèque deviendrez-vous ?
Imaginez vous dans ce bagne, où quand l'un de vos co-détenus quitte la vie, on fait sortir son cadavre et on l'enterre dans la cour sans obsèques ni prière.
A la sortie du bagne, vous avez perdu au moins 5 centimètres de votre taille, tous vos muscles ; votre santé est dans un état critique, vous avez un décalage de deux décennies par rapport à votre société et le pire : lorsqu'on vous fait sortir, on vous de demande de vous taire, de n'en parler à personne. Vous êtes tellement ému, le soleil vous fait mal aux yeux, vous appréciez les changements, que vous oubliez votre amertume.
Pas pour longtemps. Ahmed Marzouki a osé, il a écrit son livre, "Cellule 10", qui a du attendre longtemps, pour que les autorités permettent la publication.
Comment penser à la liberté de l'expression si les droits de l'homme ne sont pas appliqués ? Je n'ai aucune envie que cette affaire soit déterrée, mais elle reste néanmoins un exemple, une preuve que le silence était une loi, appliquée à l'oeil et à la lettre.
Ce silence est-il brisé avec la venue d'un nouveau roi ?
Cette ancienne dictature est-elle morte et enterrée avec la mort de notre ancien roi ? A-t-elle laissé des fantômes, des gardiens ?
Quand viendra le jour où nous aurons enfin le droit total de respirer la vraie liberté, je serai marocaine.


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