J'bilou, mon ami, un jour m'a dit : « AMO : entre l'Assurance Maladie Obligatoire et Avoir Moins d'Optimisme, il n'y a pas de commun que la ressemblance des sigles. Car sur la liste des maladies dont les frais de soins sont partiellement remboursés par la CNSS, il n'y a que des plus dangereuses l'une que l'autre capables d'expédier même un cheval brouter dans le paradis. Tu sens que quand le nom de la maladie est trop long c'est que ça ne plaisante pas ! et je me demande si tous les adhérents à ce nouveau système de couverture médicale souffrent de l'une de ces maladies ? ! Ce sera donc un facteur déterminant qui poussera sans doute les entreprises à créer un « service médical » à la place du « service personnel », de substituer les agents de sécurité par de jolies infirmières souriantes en blouses blanches. Il paraît qu'on a pas le droit d'attraper un petit rhume payé ou d'avoir à contre cœur un malaise gastrique remboursé ! Il faut attendre 5 ans ou 10 ans avant de voir le nom de la maladie « rhumiticus enfincus remboursabilis » (rhume enfin remboursé) inscrit sur le « menu pathologique ». A remplir le dossier de la CNSS, les souvenirs m'emportent à l'époque écolière ! des ciseaux pour couper les boîtes des médicaments, collecter et repasser les prospectus puis tout agrafer sur un dossier tamponné partout et par tout le monde. En plus, il faut savoir faire une bonne addition à la virgule près, car si tu n'es pas doué en arithmétiques, cette paperasse sera tout simplement rejetée ! « Jeûner durant toute l'année puis rompre en mangeant un criquet » tel est le résumé de la situation en recevant -après qu'on oublie - la lettre des remboursements. C'est vrai qu'il y'a plusieurs facteurs et barèmes qui déterminent la somme de l'argent remboursable, mais avec le peu de matière grise que j'ai encore dans le crâne, je constate que le calcul de cette somme obéît à une étrange loi sur laquelle nos doctorants en mathématiques doivent se pencher pour espérer en résoudre l'énigme. Lundi dernier, au siège de la CNSS, mes radars ont capté, involontairement, la conversation déferlante d'une femme avec une autre qui tenait à la calmer. Elle racontait comment on avait gentiment rendu à son malheureux époux son « devoir à la maison » (dossier) qu'il avait soigneusement collecté, repassé et agrafé ; Le motif est que seules les femmes enceintes peuvent bénéficier du paradis médical. j'été surpris de l'entendre dire en éparpillant sa salive partout qu'elle ne prendra plus la pilule contraceptive un mois par an pour pouvoir avoir droit à cette couverture ! Voilà une menace qui vaut bien un bébé de plus par an et qui pourra inquiéter le service de la planification familiale. Demain, je te parlerai des états de Ramadan » A demain alors avec J'bilou.