« .. Les larmes coulaient sur ses joues comme l'eau des lacs du Connemara. La dernière larme versée s'est éteinte dans une fraction de seconde quand le petit creux de ses lèvres s'est proposé volontaire à son accueil. Ses yeux, la source de cette fontaine, n'ont pu préserver le silence mortel provoqué par cet état piteux. Ils n'ont trouvé pour manifester leur mélancolie que la stimulation de cette glande, pas aussi prête à se retenir. Se sentant agressées, ses joues réagissent à leur tour et laissent apparaître la rougeur ocre d'une puissante gifle fatidique. Quelques griffes sur le cou font leur apparition et s'imposent non sans exigence. Les poils de ses cheveux crient halte et ne peuvent tolérer l'irruption d'un corps étranger dans leur propre espace. Agressivement traitées, les pommes d'amour se font toutes petites sous la pression sauvagement féline des grandes mains maîtresses de tout le corps. Les cris deviennent gravement stridents, les pleurs qui supplient ne frôlent même pas le tout petit brin de compassion qu'il aurait pu avoir à l'instar de tous les êtres humains, le rythme du va-et-vient prenait un autre ton, un ton agressif, en quête de l'introuvable. Le supplice est plus charnel, le blouson de la féminité se brise en milles morceaux, et la sensualité déclare paix et baisse les bras devant l'audace de l'adversaire. Les minutes de souffrance s'ignorent et chacune d'elles porte un goût d'indifférence différent. Le sang à l'intérieur de ses veines est rouge d'animosité et de rancune. Il était un ogre déchaîné sur une chair humaine figée sous cette foule de barbaries et de brutalités. La torture est dure, le tyran est plus dur, la souffrance s'accapare de toutes ses émotions. Le son des cris monte, le rire sarcastique de l'ogre se mélange avec l'appel perçant de la soumise. Il monte... il monte... il monte... le degré de souffrance touche le summum par excellence. Et par chance, ce paroxysme de douleur donne justice à la soumise et la fait rejoindre dans un univers d'abandon. Elle perd connaissance, elle s'évanouit en laissant l'ogre continuer sa cadence mortifiante. Son cœur connaît alors un moment de paix, de silence et d'apaisement. Durant presque une heure, durant soixante minutes, durant trois milles six cent secondes, la soumise est là entrain d'ingurgiter l'épreuve la plus éminente de toutes. L'ogre ne peut laisser passer l'occasion pour assouvir ses besoins animaliers, humains certes, mais instinctivement incontrôlables. La soumise est alors la proie chassée pour être le dindon du festin, le festin des sensations forcément enlevées. Une bonne demi-heure suit l'insensibilité de la soumise, l'ogre se donne un bon laps de temps pour contempler le résultat final. Il constate alors que le socle de sa victime lui fait toujours susciter une envie immense d'y chercher l'introuvable à nouveau. La forme lui fausse compagnie, il se contente alors d'exécuter des attouchements inlassablement impropres... La raison commence à reprendre place, la soumise reprend connaissance, elle revient alors au monde authentiquement démoniaque. Les arbres qui l'entourent se prêtent un air de désolation pour elle. Le brouhaha du vent se fait sacquant dans l'obscurité de l'étendue. Les étoiles de cette nuit d'hiver l'épient en lui envoyant de temps en temps un signe chatoyant. L'ogre ne s'est pas contenté de la dénuder, mais il s'est donné le plaisir de jeter le corps qu'il a dramatiquement marqué dans un champ d'une campagne ignorée... ». Qui n'est pas touché par cette histoire ? Qui aurait un cœur de béton ? Qui ose dire que nos chères femmes marocaines ne sont pas exposées à ce genre de drames ? Le viol dans notre pays ne doit plus être un tabou. Certes, Les associations sont crées, les victimes y vont, mais où est le rôle de la justice ? Serons-nous un jour à l'abri de ces viols qui continuent à labourer les victimes ? Il faut le reconnaître, on est constamment en danger, on doit avoir peur, notre chemin sera continuellement parsemé de doutes... tant que la justice ne nous protège nullement et ne nous Lègue pas nos droits, il vaut mieux rendre à César ce qui est à César et ne plus jamais compter sur ladite justice marocaine. Qu'à cela ne tienne, chères filles chères femme, faites attention...