Delirium L'action commence un 17 mai... Ali J'nah Salama est un joyeux Looser, aspirant pilote de Formula One qui s'est contenté d'un gros-cul en tôle froissé d'un bleu qui rappelle tout sauf le repos et la sérénité. Autour de lui gravitent les épaves d'une société zombifiée, entre vieil homme de 28 ans, une Radio qui porte le nom de Jillali (ou l'inverse), la formule originelle du Duo-à-deux avant sa réinvention par Mtv et la ville qui défile à l'envers comme une sorte de compte à rebours... Compte À Rebours de quoi ? Wait & See... Ali J'nah n'est qu'un autre Icare avec Zéro vol au compteur et aux ailes gorgées métaux, résidu des années de plomb et de l'utopie de la plomberie érigée en idiot-logie, L'Histoire et son histoire, il les portent en lui comme des étendards, sa vie, il la réinvente chaque jour. Entre une digression et une démonstration de tchatche, il se change les idées en bavardant. Des fois, on lui tend la perche pour écouter sa prose... C'est une grande gueule conquise par les néo-concepts : la démocratie et par la beauté du mot au-delà du sens, adepte de la poésie des chiottes, doublé d'un peintre en bâtiments des états d'esprit de ses contemporains, laveur de carreaux de la façade de cette société qui s'enlise dans sa propre léthargie et les sables mouvants du dialogue sourd des civilisations. Le chaos est son élément, la confusion est son carburant... Cette introspection frénétique-tic-tic-toc-tac semble s'écrire en même temps au rythme du débit intello 2e degré de Ali... Involontairement, ce qu'il dit ne plait pas à tout le monde. C'est clairement un hors-la-loi en cavale sur sa bête métallique, coursé par l'impitoyable Shérif LogiK et ses acolytes Sens et Con Préhension, il déploie toute sa ruse et sa mauvaise foi pour éviter la fameuse et terrible "Convention Prison" dirigé par le détestable Tu Vis, plus connu par ses ennemis les hors-la-loi par l'acronyme affectueux T.V. une fuite en avant de tous les instantes... Il traîne son infortune et sa tronche dans les ruelles de Casapolis - Là où tombent les anges- comme à la suite d'un Os de fer. Véritable légende urbaine, Calligraphie de rides Lunatique Pendu à son volant, chevalier d'apocalypse sur sa monture en tôle à la charpente grinçante dans le hors champ de la toile blanche de la ville, entre rêve et (k)rêve... Sa barque, il la conduit comme un Ulysse qui s'est égaré loin de l'Odyssée pour se retrouver à arpenter la ligne trente-Troie en usant les semelles de ses roues édentées... En cours de route, il est tout le temps harcelé par le chant des sirènes - de la police, orchestrant des symphonies dissonantes aux notes de ses freinages, des klaxons et des gueulantes des passagers de son arche et de la cacophonie urbaine et comme aucune Hélène n'est au bout de la course, il ne fait que tourner en rond. Peut-être que le problème d'Ali en fin de compte est d'ordre hormonal... Depuis sa tour de tôle froissée, il est le témoin privilégié de l'écroulement de la civilisation. On peut avancer que son naufrage existentiel est minimisé par celui de l'espèce humaine. Ali J'nah est tout ça et encore plus, mais la question qui se pose est : Quelle est l'occasion de ce nettoyage à sec par le vide ?