Pour faire face efficacement au phénomène du piratage informatique, à l'échelle nationale, les efforts doivent se focaliser sur la sensibilisation, la formation, la concertation et la coopération internationale, a affirmé le préfet de police, coordonnateur des services centraux de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), M. Bouchaib Rmail. Dans un entretien publié par l'hebdomadaire "La Gazette du Maroc" dans sa dernière livraison, M. Rmail a souligné que le législateur marocain a institué des lois et règlements pour réprimer les infractions commises en matière de piratage informatique, citant à ce propos le Dahir du 11 novembre 2003 sur les atteintes aux systèmes de traitements automatisés des données et le Dahir 0303 relatif à la lutte contre le terrorisme. Ces textes, a-t-il précisé, visent "à couvrir les atteintes des données informatiques elles-mêmes" et "les atteintes ayant pour objet les systèmes informatiques attaqués" . Ils couvrent aussi "certains actes dont la gravité a poussé le législateur à les pénaliser", a-t-il ajouté, notant que "l"efficacité de ces textes reste tributaire de la coopération internationale en la matière". La collaboration entre les pays est le seul moyen de lutter efficacement contre le piratage informatique qui menace à présent toutes les nations, a-t-il souligné. A la question de savoir quel type de piratage informatique sévit au Maroc, M. Rmail a indiqué que dans le Royaume, comme partout ailleurs, "il y a de tout en matière de piratage informatique et nous avons procédé, ces derniers temps, à plusieurs interpellations, une vingtaine à peu près". La cas du virus "ZOTOB" Il a dans ce contexte signalé qu'au sein de la DGSN, il existe "une police en charge de traquer les comportements et les agissements illicites sur les réseaux informatiques : la falsification, la contrefaçon et les autres délits relevant soit du droit commun, soit des atteintes aux systèmes informatiques", précisant qu'il s'agit d'une police qui "ne procède pas aux arrestations, mais elle confie ses rapports aux services concernés pour les interpellations". A propos de l'arrestation dernièrement du jeune marocain (F.S) qui était derrière la conception d'un virus qui s'est attaqué à plusieurs utilisateurs du système d'exploitation 2000 de Microsoft, le préfet de police a indiqué que "le suspect, malgré son jeune âge, reste pour nous et jusqu'à preuve du contraire, celui qui a été derrière le développement du virus informatique Zotob", insistant sur le fait qu'il s'agit "d'un accusé et non d'un coupable". "A présent, a-t-il poursuivi, il appartient à la justice de dire son mot quant à sa culpabilité ou son innocence". M. Rmail, qui a fait savoir que le Royaume avait été saisi à ce sujet par le Bureau fédéral américain (FBI), a indiqué que même si le phénomène du piratage existe réellement au Maroc, il n'existe pas pour le moment de statistiques permettant de "quantifier son ampleur". Parmi les victimes de ce virus appelé "ZOTOB" on compte, entre autres, les chaînes de télévision "CNN" et "ABC News", le journal "New York Times", la filière "Disney", ainsi que l'aéroport de San Francisco, précise la DGSN. Source : MAP