Durant trois jours, les directeurs centraux de la police nationale, les préfets et les chefs de sûreté régionaux se sont réunis en séminaire à Marrakech pour débattre du projet de réforme de la DGSN. La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a réuni, du vendredi 7 au dimanche 9 janvier à Marrakech, l'ensemble de ses cadres supérieurs pour débattre de la situation actuelle de ce corps de sécurité et des réformes nécessaires pour en moderniser les structures et le mode de travail. Invités à se pencher sur ces deux thèmes, les directeurs centraux, les préfets et les chefs de sûreté régionaux se sont réunis pour la première fois dans l'histoire de la DGSN pour un séminaire où, durant trois jours, les grades sont tombés ouvrant ainsi la porte à un débat franc et objectif dont la finalité est de mettre en place une vision claire pour la modernisation des services de la police nationale. Au menu des travaux, l'expérience des Groupes urbains de sécurité (GUS), la police de proximité et la réforme de l'organisation territoriale des services régionaux de la sûreté. À l'origine de cette initiative, le directeur général de la police nationale, le général Hamidou Laânigri, qui, depuis sa nomination, cherche à doter la DGSN d'une politique de communication à la fois interne et externe. L'objectif étant de faire en sorte que la police soit plus proche du citoyen et d'améliorer ainsi l'image du policier chez la population. Une image qui s'était détériorée au fil des quarante dernières années. Pour ce faire, plusieurs idées ont été développées et plusieurs projets dont la finalité est de rapprocher la police du citoyen sont actuellement en marche. C'est le cas des GUS et de la police de proximité. Les premiers sont des brigades nouvelles dont la mission est d'assurer des interventions rapides et efficaces contre les bandes criminelles quelle que soit leur nature. Equipés de véhicules tous-terrains marque Toyota modèle Prado et de motos d'intervention, ils ont suivi une formation spéciale faisant d'eux un corps d'élite de la police nationale. Nés, officiellement le dimanche 17 octobre, les Groupes urbains de sécurité ont été créés par la DGSN pour remédier à un déficit dont souffrait la police nationale dans le domaine de l'intervention rapide. Lors de la cérémonie, la DGSN a pris l'initiative de procéder à une grande opération de communication pour expliquer aux citoyens à travers les médias le rôle et la mission de ces corps d'élite. Ainsi, les médias nationaux avaient été conviés à une conférence de presse au siège de l'Institut royal de police à Kénitra qui a été animée par l'un des directeurs centraux de la DGSN. Lors de ce point de presse, Bouchaib Armil, directeur de la sûreté publique et coordonnateur des services centraux au sein de la Direction générale de la sûreté nationale, a expliqué le rôle et les missions affectées aux GUS ainsi que la nouvelle stratégie adoptée par ce corps de sûreté visant à développer la proximité avec le citoyen. À cette occasion, il avait annoncé le début d'une opération de réforme générale dont le principe est "La Police, proche de vous pour votre sécurité". Cette stratégie a démarré avec la création des GUS et l'implantation des nouveaux postes de police de proximité dont la mission est d'atténuer la criminalité dans les quartiers périphériques des grandes villes. En ce qui concerne la communication interne, la DGSN vient d'initier son projet de développer l'esprit de concertation afin de faire de la réforme de la police nationale un projet commun et tirer profit de l'expérience sur le tas des chefs de sûreté qui sont généralement les plus informés sur les besoins urgents tant au niveau de la restructuration que celui des carences en moyens humains et matériels. Il est à signaler que la police marocaine souffre de plus de trente ans de négligence ce qui a fait que ce corps qui assume l'une des missions les plus sensibles à savoir préserver la sécurité physique et matérielle des citoyens a enregistré un retard de développement de plus de trois décennies. Au niveau des ressources humaines, la DGSN a besoin de recruter, selon des estimations établies par des études récentes, plus de 10.000 nouveaux agents. Un manque qu'elle devra combler impérativement durant les cinq prochaines années. Outre ce manque de personnel, la question qui préoccupe le plus les responsables de la sûreté nationale est la situation salariale des agents de la police qui nécessite une revalorisation très urgente. Par ailleurs, la carence en moyens matériels est l'un des sujets qui ont été débattus à Marrakech. Matériel informatique, appareils de transmission, véhicules ainsi que la création de laboratoires régionaux de police scientifique sont les points qui ont le plus marqué les débats. S'agissant de la formation, une réflexion a été engagée sur la nécessité de revoir le système de recrutement et d'instruction des agents de la police nationale tous grades confondus et d'instaurer de nouveaux stages réguliers de formation continue au profit du personnel de la DGSN. Ainsi, la police nationale a le mérite de s'être engagée dans la voie de la communication interne et externe dans l'objectif de développer sa capacité de servir la sécurité du citoyen. Un exemple à suivre.