Une victime présumée de Tariq Ramadan qui avait déposé un référé afin de faire interdire la parution prévue ce mercredi, du livre de l'islamologue suisse, intitulé « Devoir de vérité », dans lequel il révèle à quatre-vingt-quatre reprises, l'identité de cette plaignante qui se fait appeler « Christelle » dans le but de garder l'anonymat a été déboutée. Cette dernière, accuse Tarik Ramadan de l'avoir violée en octobre 2009 dans une chambre d'hôtel à Lyon. Toute la journée d'hier mardi, rien n'avait filtré de l'audience qui avait eu au matin (la décision de la justice n'ayant été rendue qu'en soirée). Ni « Christelle » ni Tariq Ramadan n'y ont assisté. Seuls les avocats des deux parties étaient présents pour défendre la cause de leurs clients respectifs. Le son de cloche n'était évidemment pas le même. Les défenseurs de l'islamologue affirmaient que depuis un an et demi le nom de « Christelle « est cité un peu partout et que le combat juridique qu'ils mènent est au-delà du combat sur la parution d'un livre ». Une citation de Maître Emmanuel Marsigny avocat de Tariq Ramadan, donnant le nom de « Christelle, avait effectivement été largement reprise par les médias. Mais cela ne justifie pas pour autant de le citer 84 fois dans l'ouvrage de Tariq Ramadan. Maître Basile Ader avocat de la requérante qui s'est accroché mordicus à la loi, avait balayé cette thèse en affirmant que « ce n'est pas le fait d'avoir volé une fois sans être pris qui autorise de voler, la loi c'est la loi ». Mais cela n'a pas servi, semble-t-il, la cause de sa cliente. Cette dernière cependant, a bénéficié d'un euro symbolique pour avoir vu son nom publié. Toujours est-il, que si cela avait tourné mal pour l'intellectuel islamique, il aurai pu être condamné à une amende allant jusqu'à 15.000 euros pour avoir enfreint l'article 39 sur la loi de la presse qui stipule que le fait de diffuser des renseignements sur l'identité d'une victime d'agression ou d'une atteinte sexuelle est puni de ladite amende. Si le tribunal de Paris avait accédé à la requête de « Christelle », le livre au lieu de paraître aurait obligé son éditeur (Presses du Châtelet) à faire marche arrière sous peine de payer une très lourde amende. « Devoir de vérité » ne serait pas alors sorti en librairie mercredi, devant en cela, subir des retouches, au moins sur les parties concernant la plaignante, à savoir son identité qui aurait dû être remplacée par son pseudonyme « Christelle ». Mais ce ne fut pas le cas car la justice s'est prononcée pour Tarik Ramadan et ce, au nom de la liberté de presse. In fine, l'ouvrage paraîtra en l'état dès ce mercredi au grand dam de « Christelle ». M.J.K