La grève nationale que mènent les médecins du public, pour faire valoir leurs droits, met à mal le bon fonctionnement des hôpitaux publics, et de ce fait, l'accès aux soins pour les citoyens marocains. Dans une déclaration à Hespress, le ministre de la Santé, Anass Doukkali a « confirmé » qu'il est en train de négocier avec le gouvernement, pour allouer de nouvelles indemnités aux médecins travaillant dans le secteur public. Le ministre a révélé que son département discute avec le ministère des Finances au sujet du projet de la loi de finances 2020 (PLF 2020), afin de consacrer une partie des revenus des hôpitaux publics à des bourses liées à la rentabilité des médecins, affirmant que le ministère des Finances « ne s'est pas opposé à cette demande, ce qui inciterait également les hôpitaux publics à percevoir ces revenus ». En ce qui concerne l'une des revendications principales des blouses blanches à savoir l'indemnisation des gardes de nuit, Anass Doukkali a indiqué à Hespress que le gouvernement envisage, à travers la loi de finances 2020, de porter à 50 % les allocations d'indemnisation des gardes, du service obligatoire, et de la permanence et des urgences. Toutefois, les départements concernés étudient le mode d'indemnisation à savoir est-ce que les allocations seront versées d'un seul coup ou par tranche, a-t-il souligné. S'agissant de la demande de révision à la hausse des salaires des médecins du public, le ministre a déclaré à Hespress que ce point est « lié à la réforme du système de la fonction publique sur laquelle travaille actuellement le gouvernement », notant que son département ambitionne, â travers le plan de Santé, « d'élaborer un statut pour les médecins, ce qui nous permettra de réexaminer la situation ». Cependant, le ministre a laissé entendre dans sa déclaration à Hespress, que son département se dirige vers la révision des salaires sur la base de la rentabilité. Comment ? « La révision des salaires des médecins doit dépendre sur les actes médicaux et leur nature. Il y aura donc une partie du salaire fixe et une autre variable. C'est l'approche adoptée dans un certain nombre de pays développés et le Maroc est déterminé à la mettre en œuvre ». Anass Doukkali a également fait savoir à Hespress que « la porte du dialogue est ouvert face aux médecins grévistes », soulignant que son département « fait de gros efforts en portant le nombre des postes financièrs au cours des trois dernières années à 4000 postes par an, comparé aux années précédentes, où le nombre ne dépassait pas 2000 personnes ». Mais pas que ! Anass Doukkali a poursuivi dans sa déclaration à Hespress, que le ministère de la Santé « a fourni un budget d'au moins 850 millions de dirhams pour soutenir les hôpitaux et les centres de santé avec du matériel médical et biomédical et améliorer les conditions de travail ». Rappelons que le syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) a appelé à une grève nationale des blouses blanches jeudi 15 août, ce vendredi 16 août, lundi 19 août, et les 22 et 23 août. Une manœuvre employée par les médecins du public suite au blocus avec leur ministère de tutelle et le gouvernement sur plusieurs points de leur dossier revendicatif. Depuis ce début d'année 2019, et comme signe de colère et de mécontentement, les blouses blanches ont enchaîné les grèves, sit-in et manifestations, en plus du dépôt de 1.000 démissions auprès du ministère de la Santé, sans aucun retour, nous a indiqué le Dr Alaoui Mountadar, secrétaire général du SIMSP. 306 autres médecins ont déposé leur démission récemment, a souligné notre source, ce qui fait un total de 1.306 démissions en attente à ce jour.