La grève nationale des médecins du secteur public, qui a démarré jeudi 15 août, a enregistré un taux de réussite de 70 % au niveau national. Pour les deux premiers jours de grève, le plus faible taux de participation enregistré a été de 53 %, tandis que dans d'autres régions, il s'est établi à 73 %, nous a affirmé le Dr Alaoui Mountadar, secrétaire général du syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP). En juillet déjà, le syndicat avait annoncé la tenue d'une grève de 5 jours durant ce mois d'août à savoir, les 15 et 16 août, le 19 août et les 22 et 23 août, à l'exception des urgences et des services de réanimation. Toutefois, « aucune réaction n'a été observée de la part du ministère de tutelle ni du gouvernement », souligne notre interlocuteur. Cette grève de cinq jours, des médecins du secteur public, met à mal le bon fonctionnement des hôpitaux et établissements de santé publique, suite à la pénurie de personnel. C'est une évidence aujourd'hui. Les établissements de santé publique du royaume souffrent d'un manque énorme de ressources humaines (médecins, infirmiers, stagiaires, etc.). À ce jour, quelque 995 médecins du secteur public ont déposé officiellement leur démission au ministère de la Santé, nous indique notre interlocuteur, tandis que 306 autres démissions seront déposées d'ici la fin de la grève, ce qui fera au total 1.301 démissions de médecins du public. Des chiffres alarmants certes, mais « la situation désastreuse au sein des hôpitaux publics et le manque de conditions de travail pour les médecins les a menés vers ce mouvement de protestation », nous a expliqué le Dr Alaoui. « Les citoyens sont mécontents du service et de l'accueil, le personnel n'est plus motivé suite aux manques enregistrés au niveau des équipements médicaux et biomédicaux, de conditions scientifiques et médicales indispensables au sein des services de soins, ainsi que le manque de personnel » et autres points qui gangrènent le bon fonctionnement des hôpitaux publics et qui constituent, entre autres, le dossier revendicatif des blouses blanches. « N'importe quel projet de réforme, qui se fait sans la prise en compte de l'élément humain, qu'est le personnel (médecins, infirmiers, etc.), sans qu'il y ait la moindre motivation, est creux. Et pour motiver le personnel, il faut commencer par répondre favorablement à leur dossier revendicatif », a-t-il déclaré à Hespress Fr. Le SG du SIMSP souligne que les médecins du secteur public demandent à ce que les points urgents de leur dossier revendicatif soient traités dans un premier temps comme signe de bonne foi du ministère de tutelle et du gouvernement à savoir : « la mise à disposition des conditions médicales et scientifiques nécessaires au sein des établissements de santé, l'amélioration des conditions d'accueil des citoyens afin de préserver leur dignité et garantir leur droit à la santé comme stipulé dans la Constitution, l'application de l'indice 509 avec toutes ses indemnités... ». Face à ce bras de fer entre les blouses blanches et le ministère de la Santé, les médecins du public restent optimistes et croisent les doigts pour que le département d'Anass Doukkali, qui a reconnu la légitimité de leurs doléances ainsi que le gouvernement, réagissent à leur mouvement et y répondent. « On espère entendre une réponse officielle, favorable et sincère à notre dossier de la part du gouvernement lors du prochain Conseil de gouvernement. Ils vont surement discuter de notre dossier vu la grève qu'on a menée. On espère qu'on aura une réponse logique et concrète », a conclu le Dr Alaoui Mountadar.