Clap de fin pour la grève nationale de 5 jours, entamés par les médecins du secteur public, les 15, 16, 19, 22 et 23 août, dans l'ensemble des services hospitaliers publics du Royaume, à l'exception des services d'urgences, de réanimation ainsi que les CHU. Ce mouvement de protestation, de plus en plus fréquent ses derniers mois, intervient suite à l'appel du syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) en juillet dernier qui dénonce « l'absence d'actions concrètes » de la part du gouvernement pour remédier à leur situation et « traiter en urgence » leur dossier revendicatif « légitime », souligne le secrétaire général national du SIMSP, le Dr Alaoui El Mountadar. Pour le bilan de ces 5 jours de grève nationale, notre interlocuteur nous informe qu'à l'échelle nationale, le mouvement de protestation a enregistré un taux de réussite de 70 % parmi les 11.000 médecins, médecins pharmaciens et médecins dentistes du secteur public. Interrogé sur une quelconque interaction avec la tutelle ou le gouvernement, suite à cette grève qui a mis à mal le bon fonctionnement des hôpitaux publics, notre interlocuteur nous répète le même discours, « Il n'y a toujours aucun avancement positif » vis-à-vis de leur dossier revendicatif, que le ministère de la Santé a reconnu comme « légitime ». En effet, le département d'Anass Doukkali reconnait la légitimité des doléances des blouses blanches qui reposent en majorité sur « les dysfonctionnements que connait le système de santé en général » à savoir l'amélioration des conditions d'accueil des citoyens, la mise à disposition du matériel et outil médical nécessaire ainsi que les conditions scientifiques adéquates, mais aussi la prise en compte de l'élément humain au sein des établissements de santé (médecins, infirmiers...) ». « Le ministère de la Santé, avec qui nous avons signé un accord de bonne volonté en décembre 2018, reconnait la légitimité de notre dossier et l'a remonté au gouvernement. Notre dossier est donc, entre les mains de ce dernier, ainsi que le ministère de l'Economie et des Finances. Ce nous espérons aujourd'hui, c'est qu'au moins les points importants qui constituent notre dossier soit traité en premier », a indiqué à Hespress FR le Dr Alaoui. Parmi les points urgents du dossier revendicatif des médecins du public, figure l'équivalence du doctorat en médecine au doctorat national qui leur permettra de toucher un bon salaire. Comment ? Les médecins du secteur public perçoivent des salaires selon l'indice 336 (salaire équivalent au diplômé d'un master) qui se situe autour des 8.000 DH. En revanche, l'indice 509 que réclament aujourd'hui les blouses blanches leur permettra d'avoir un salaire minimum entre 11.000 DH et 12.000 DH, qui compenseront au moins leurs 10 ans d'études minimums. Cependant, Le SG du SIMSP s'est félicité de la réussite de cette grève nationale soulignant que « cela leur a permis de remettre leur dossier à la surface, et rappeler la cause de leur mouvement qui dénonce les différents dysfonctionnements que connait le système de santé au Royaume et qu'il faut traiter en urgence », soulignant à cet effet, que « ni les citoyens, les médecins ne sont contents de la situation actuelle ». Malgré la pénurie en « médecins » que connait le Royaume, avec notamment la fuite des cerveaux à l'étranger, ce syndicaliste a rappelé que quelque 1.300 médecins du secteur public, mécontent des conditions de travail, ont présenté une « démission collective » à l'échelle nationale, qui sera suivie par des démissions individuelles, vu que les démissions collectives ne sont pas prises en compte par la tutelle. Le SG du SIMSP espère tout de même ne pas en arriver là et que le gouvernement se penche sur leur dossier et apporte des solutions concrètes.