Les médecins du secteur public ont entamé, jeudi 15 août, une grève nationale pour faire valoir leurs droits et dénoncer leurs «mauvaises conditions de travail». Le syndicat prévoit d'autres mouvements de grève les 19, 22 et 23 août dans l'ensemble des services hospitaliers publics du royaume. A l'appel du Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP), les médecins, les pharmaciens et médecins dentistes du secteur public ont entamé, jeudi 15 août, une grève nationale de 48 heures pour amener les responsables du secteur à se pencher sur le dossier revendicatif en apportant des «solutions concrètes». Toutefois, le mouvement épargnera les services des urgences et de réanimation. Le syndicat prévoit également d'autres grèves les 19, 22 et 23 août. Three wise monkeys En l'absence de réaction officielle de la part du Ministère de la Santé, le SIMSP a décidé de boycotter des prestations administratives, toutes les attestations, exceptées celles de naissance ou de décès, ainsi que les réunions et les formations. Les médecins boycottent également les campagnes chirurgicales, qu'ils qualifient d'aléatoires et qui ne respectent pas les normes médicales et les conditions de sécurité du patient. Pour le faire savoir, les professionnels portent une blouse noire et le brassard de «gréviste 509» dans les services d'urgences. "Où est le gouvernement marocain face aux revendications du médecin et à l'effondrement du système de santé ? Le ministère de tutelle n'a pas fait assez d'efforts pour prendre en charge leurs revendications, alors qu'il avait reconnu leurs légitimités", peut-on lire dans un communiqué de la SIMSP. L'organisation syndicale a rejeté, en outre, "la fuite en avant" du ministère de la Santé, qui a déclaré aux grévistes que seuls le gouvernement et le ministère de l'Economie et des Finances sont en mesure de répondre favorablement aux revendications. Démission collective Refusant de continuer à travailler dans des conditions «désastreuses», mille trois cent médecins du secteur public ont présenté leur démission à l'échelle nationale. «N'importe quel projet de réforme qui se fait sans la prise en compte de l'élément humain (médecins, infirmiers...), sans qu'il y ait la moindre motivation, est creux. Pour motiver le personnel de la santé, il faut commencer par satisfaire nos revendications déjà portées à la connaissance des autorités publiques», a ajouté El Mountadar. Selon le secrétaire général du SIMSP, l'accord «de bonne volonté» signé par le ministère de la santé n'a abouti à rien assurant que «Le système de santé public va mal et les citoyens se trouvent face à la réalité douloureuse. Le problème du secteur réside principalement dans la gestion des ressources humaines. L'ouverture et l'aménagement des établissements de santé n'est point suffisant. Il y a un énorme manque de personnel. En plus des conditions de travail désastreuses: gardes non-stop et non rémunérés et manque de matériel». Joint par LesEco, le ministère a fait savoir que le ministre de la Santé, Anass Doukkali, est actuellement en chine et ne peut donc pas réagir face à la grève des médecins.