Le chef du conseil militaire de transition Abdel Fattah al-Burhane, a appelé dans une allocution télévisée, mercredi 19 juin, les manifestants à négocier « sans conditions ». Alors que le dialogue est rompu depuis la dispersion sanglante du sit-in des manifestants devant le QG de l'armée en début juin, et ce malgré la médiation éthiopienne qui a brisé la glace entre les deux belligérants, le leader militaire a appelé les manifestants à ne pas avoir de conditions avant de commencer à négocier. C'est en s'adressant aux représentants du mouvement contestation, l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), que le général a fait cette déclaration depuis la télévision publique, appelant « toutes les forces politiques » à s'asseoir à la table pour lancer les négociations « sans conditions » préalables. Cette déclaration en dit long sur les intentions du général qui refuse de remettre le pouvoir aux civils, la première des revendications de la rue soudanaise. Ce point a également est le centre de la discorde entre les militaires et l'ALC. Lundi 3 juin, au moins 128 personnes ont été tuées et plusieurs centaines de blessés ont été recensés après la dispersion sanglante de la part des militaires du sit-in devant le QG de l'armée. Le Conseil militaire de transition a nié en bloc avoir dispersé violemment les manifestants au début mais a finalement avoué en regrettant des « erreurs qui se sont produites » pendant la dispersion. Les autorités établissent un bilan nettement inférieur à celui des médecins soudanais, en évoquant un bilan de 61 morts.