Muet depuis deux semaines, laissant la machine judiciaire auditionner et incarcérer plusieurs figures du champ politique et économique algérien, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, a adressé, lundi 17 juin, un discours à Ouargla lors de sa visite de travail en 4e région militaire. Dans son allocution, le chef d'état-major à proposé sa solution au confit, entre autres, en faisant intervenir les personnalités du pays, en organisant des élections présidentielles qui éviteront de se trouver dans une situation de vide constitutionnel. Il a par ailleurs, rejeté l'appel à inclure l'armée dans le dialogue national. Devant les manifestations qui ne semblent pas s'apaiser même après ses nombreux appels en faveur d'un arrêt, Ahmed Gaid Salah a estimé qu'il était nécessaire à présent qu'elles soient gérées et encadrées par des représentants. « Il devient impératif de revoir la manière d'organiser ces manifestations et la nécessité de les encadrer par des personnes ayant un esprit nationaliste responsable, qui craignent Allah quand il s'agit de leur peuple, leur patrie et les institutions de leur Etat, et œuvrent à transmettre les revendications populaires », a-t-il dit dans ce sens. S'adressant à la rue qui scande des messages contre le système, précisément contre les 2B à savoir, le premier ministre Nourreddine Bédoui et le chef d'Etat par interim Abdelkader Bensalah, Gaid Salah a déclaré que ces revendications étaient « irrationnelles ». « Il s'agit d'une revendication non objective et irraisonnable, voire dangereuse et malveillante, qui vise à déposséder les institutions de l'Etat de ses cadres et les dénigrer », a-t-il estimé. Enfin, s'adressant aux élites et compétences nationales restées dans le silence depuis le début de la crise algérienne, le vice-ministre de la Défense nationale les a accusé de vouloir « maintenir le pays dans l'impasse ». Selon lui, ce sont ces personnalités qui devraient faire part de leurs « propositions constructives à même de rapprocher les points de vue divergents ».