La secrétaire général du Parti des Travailleurs Louisa Hanoune, a avoué avoir rencontré le général Toufik ainsi que Said Bouteflika, le frère de l'ancien président algérien, selon son avocat. Se considérant comme prisonnière politique, la chef de parti appelle les Algériens et ses sympathisants à l'aider dans son combat. Louisa Hanoune, qui a été inculpée pour « complot » contre l'Etat et l'armée cette semaine, au même titre que Said Bouteflika, ex-conseiller de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, et les deux généraux Toufik et Tartag, aurait rencontré deux des trois inculpés, annonce Rachid Khane, son avocat dans une publication sur Facebook. Selon son avocat, Louisa Hanoune a admis avoir participé à une « réunion consultative » avec Said Bouteflika et le général Toufik le 27 mars, une semaine avant la démission d'Abdelaziz Bouteflika. Leur rencontre, qui a eu lieu à la résidence officielle Dar El Afia à Alger, n'aurait duré qu'une heure, a précisé Rachid Khane. Elle avait déjà rencontré Gaid Salah en 2014 « La rencontre avait pour objectif de donner son avis sur la situation politique, et elle pensait que cette rencontre était officielle avec l'accord de la présidence de la République », a déclaré l'avocat. « Sinon, comment expliquer qu'en l'espace d'une heure, elle aurait pu commettre tous ces actes qui représentent des accusations graves passibles de la peine de mort », a-t-il demandé. Louisa Hanoune est poursuivie pour complot contre l'Etat et l'armée, qui sont de graves accusations passibles de peines maximales. Selon TSA, elle serait poursuivie pour « complot ayant pour but de porter atteinte à l'autorité du commandant d'une formation militaire » (article 284 du code de justice militaire) et « complot pour changer le régime » (un acte prévu et puni par l'article 77 du code pénal). L'avocat de l'accusée précise que la dirigeante du PT estime « avoir accompli son devoir » en tant que « cheffe d'un parti agréé » en prenant part à cette rencontre et qu'elle avait déjà rencontré Gaid Salah en 2014. Louisa Hanoune estime en outre que la Constitution algérienne lui donne « le droit de représenter le peuple devant les instances officielles ». Elle a rappelé que sa responsabilité est de trouver une sortie de crise, « le seul péché que j'ai commis est d'avoir rempli mes hautes fonctions politiques ». La cheffe du parti des Travailleurs se considère comme une « prisonnière politique » et a appelé à ce que toutes les « personnes libres en Algérie et à l'étranger » lui apportent du soutien, en demandant sa libération.