Il est claire que le secteur de santé au Maroc vit des turbulences importantes. D'un côté les infirmiers et techniciens de santé, les médecins et dentistes du privé, de l'autre les médecins du secteur public et les étudiants en médecine générale, dentaire et pharmacie des facultés publiques qui menacent d'une année blanche, mais qui ont tous une réclamation en commun: l'amélioration des conditions de travail et de la qualité des soins au sein des hôpitaux publics. En marge du sit-in et marche nationale organisés ce lundi 27 avril à Rabat par les médecins du secteur public, vêtus de noir en signe de deuil, le directeur des ressources humaines relevant du ministère de la Santé à réagi au sujet de leur dossier revendicatif et s'est expliqué sur plusieurs points au micro de Hespress Fr, notamment l'indice 509, l'une de leurs revendications phares. Sous la bannière du syndicat indépendant des médecins du public (SIMP), ces derniers mènent un mouvement de protestation depuis des années déjà, mais qui s'est intensifié ses deux derniers mois. Grève, sit-in, port de blouse noire et dépôt de démissions collectives qui a atteint les 1000 démissions dans l'ensemble du Royaume, les médecins du secteur public réclament à leur ministère de tutelle et au gouvernement, l'amélioration des conditions de travail au sein des hôpitaux publics, l'amélioration des conditions d'accueil du citoyen, l'aménagement des hôpitaux en matériels et équipement biomédical ainsi que l'application de l'indice 509 avec toutes ses indemnités. En réponse au mouvement de protestation des blouses blanches, le directeur des ressources humaines au ministère de la santé, Rachid Seddik a éclairci plusieurs points au sujet de leur dossier revendicatif. Le premier point concerne le dépôt de démissions des médecins du public. Rachid Seddik a expliqué à Hespress Fr que « pour qu'une démission soit légale, elle doit être individuelle. Pour le moment aucune démission n'a été acceptée par le ministère ». Néanmoins, le DRH du ministère de la Santé a reconnu que « le dépôt de démission est une forme de protestation adoptée par le syndicat des médecins du public, mais pour nous, je confirme qu'aucun médecin n'a quitté le système sur la base de ces démissions ». Par rapport au dossier revendicatif des blouses blanches, notre interlocuteur précise « qu'un certain nombre de points ont été réalisés par le ministère, notamment les facilités accordées aux médecins pour passer le concours de résidanat. On a aussi augmenté le nombre de postes destinés aux résidents, passant de 150 à 450 jusqu'à atteindre 700 postes au titre de l'année 2019 ». Un certain nombre de projets ont également été lancés et plusieurs autres sont en cours de réalisation, confirme Rachid Seddik, « avec une enveloppe budgétaire qui dépasse les 16 MDH ». « Avec ces projets, certainement, on va pouvoir améliorer les conditions de travail des médecins et les autres catégories qui travaillent au niveau du ministère de la Santé, mais aussi améliorer le cadre d'accueil des citoyens », a-t-il ajouté. Dans le cadre du dialogue social, et au niveau du ministère de la Santé, le DRH a affirmé que, pendant les deux derniers mois, plus de 12 réunions ont été tenues au niveau central avec les syndicats les plus représentatifs du secteur, qui a donné suite à la création de plusieurs commissions, notamment une commission qui a été créée spécialement pour étudier le dossier revendicatif des médecins. Dans le même sens, Rachid Seddik note qu'« en vertu du dernier accord signé avec les syndicats au niveau central, le ministère de la Santé s'est engagé à poursuivre le dialogue social avec certaines catégories de la fonction publique notamment les médecins». En outre, il n'a pas manqué de revenir sur l'une des revendications phares des médecins du secteur public, à savoir l'application de l'indice 509, avec toutes ses indemnités. «C'est une revendication qui a un impact financier important, ce qui exige l'accord du gouvernement», explique Rachid Seddik. Toutefois, relève-t-il, «pour les autres points qui n'ont pas un impact financier, le ministère de la Santé a fourni beaucoup d'effort, parfois même des efforts qui dépassent la demande des syndicats ».