L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a choisi le slogan » "Il est temps d'agir... !", pour la célébration en 2019 de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose. Au Maroc, l'Association nationale de sensibilisation et de prévention de la tuberculose a établi un rapport pour attirer l'attention de l'opinion publique sur les conséquences sanitaires et socio-économiques dévastatrices de cette maladie, mais aussi sur le manquement de devoir au niveau du traitement au Maroc. Il y a 137 ans, le Dr Robert Koch avait annoncé la découverte de la bactérie qui provoque la tuberculose. Maladie aussi vieille que l'humanité et dont l'expansion à travers le monde serait intimement liée à celle de l'espèce humaine, elle est toujours aussi mortelle. « Quelque 31.618 nouveaux cas de tuberculose sont enregistrés au monde, et le Maroc est l'un des pays touchés par cette maladie, avec 89 nouveaux cas, soit un nombre élevé par rapport à l'Algérie qui en a enregistré 70, la Tunisie 34, l'Egypte 13 », dénombre le président de l'Association nationale de sensibilisation et de prévention de la tuberculose, Habib Kerroum dans une déclaration à Hespress FR. Les efforts en cours par le ministère de la Santé consistent à mettre au point une série de programmes et de plans nationaux. Au cours des dix dernières années, le budget annuel alloué à la lutte contre cette maladie a été doublé à deux reprises, outre le soutien financier du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, estimé à 20 millions de DH pour la période 2018-2020. Le ministère assure en effet pleinement le traitement de la tuberculose, qui prend au moins six mois et peut durer jusqu'à 18 mois dans le cas de résistance aux médicaments. Habib Kerroum affirme que seul, le ministère de tutelle ne peut éradiquer la tuberculose, car elle affecte les classes pauvres et démunies. Taxes indues Cela signifie que les déterminants de cette maladie sont multiples et sont principalement liés aux conditions socio-économiques des patients. « Les efforts doivent aller au-delà du domaine médical pour cibler ces déterminants dans le cadre d'efforts communs des ministères compétents, des autorités locales et de la société civile », souligne le président de l'association. Habib Kerroum prône une coordination efficace entre les établissements et les services relevant du ministère de la Santé, compte tenu des lacunes détectées par les praticiens dans la gestion de l'hôpital Moulay Youssef de Rabat, un des centres de santé de référence, spécialisé dans le traitement de la tuberculose. « Le médecin chef de l'hôpital continue d'appliquer des taxes à des patients atteints de tuberculose, faisant fi des décisions du ministère de la Santé », dénonce aujourd'hui le président., À cette occasion, l'association a réitéré son appel au ministre de la Santé pour qu'il transmette un mémorandum ministériel au directeur du CHU Ibn Sina (dont relève l'hôpital Moulay Youssef) afin de mettre un terme à ces abus et de demander à l'administration de l'hôpital de restituer l'argent soutiré sans aucune justification.