Le Maroc a atteint ses objectifs du millénaire du développement (OMD) en matière de lutte contre la tuberculose. C'est ce qu'a déclaré Houssaine Louardi, ministre de la Santé, au cours d'une rencontre organisée le 23 mars, dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose. De 2000 à 2015, le Royaume a pu réduire de 17% le nombre de cas de tuberculose. Hier, le Maroc a célébré la journée mondiale de lutte contre la tuberculose. Cette année, l'évènement a été placé sous le signe «S'unir pour mettre fin à la tuberculose». Si le Maroc a déployé des efforts considérables pour l'éradication de cette maladie à l'échelle nationale, passant de 107 cas pour 100 000 habitants en 2000 à 89 cas en 2015, il n'en demeure pas moins que la maladie continue à sévir au niveau national. Chaque année, le ministère de la Santé enregistre 30 000 cas sur l'ensemble du territoire. Qui plus est, à l'échelle mondiale, ce sont 1,5 millions de personnes sur 9,5 millions ayant contracté le bacille de Koch, qui auraient succombé à la maladie. Au cours d'une journée de sensibilisation organisée mercredi dernier, le ministre de la Santé a souligné que «la tuberculose demeure encore un défi de santé publique et ce, malgré les efforts déployés tant au niveau de la prévention qu'en matière de diagnostic et de traitement». En 2011, le Maroc a lancé la stratégie sectorielle 2012-2016 pour lutter contre la tuberculose. Le budget de lutte contre la tuberculose est ainsi passé de 30 millions de dirhams en 2012 à 65 millions de dirhams en 2015, en plus du soutien financier de 85 millions de DH octroyé par le fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. Toutefois, selon le ministre, la tuberculose demeure encore une «maladie des pauvres ». En effet, selon l'analyse de la situation épidémiologique de la tuberculose au Maroc, les conditions de logement, la pauvreté, la précarité, la forte densité de la population et la malnutrition seraient des déterminants influant sur la persistance de la maladie. La maladie serait surtout enregistrée dans les quartiers défavorisés des grandes agglomérations, à l'instar de Casablanca, Salé, Fès et Tanger. Pour le ministre, la solution pour contrer la persistance de la tuberculose consisterait à s'attaquer à ces facteurs socioéconomiques «d'une manière déterminée et responsable». Des efforts devraient être déployés par tous les secteurs ministériels concernés, les collectivités territoriales et les instances de la société civile dans le cadre d'une approche globale. Cette rencontre a été organisée conjointement par le ministère de la Santé et la ligue marocaine de lutte contre la tuberculose, le ministre de la Santé.