La construction du futur Centre hospitalier régional Moulay Youssef à Rabat, dans sa deuxième tranche, et qui appelle à la démolition de l'actuel hôpital Moulay Youssef pour les maladies pulmonaires et la tuberculose, a créé une grande confusion parmi les travailleurs et patients du même hôpital. Explications. Membre du Conseil national de l'Organisation démocratique de la santé (ODS, affiliée à l'ODT), Habib Kerroum rapporte que la décision de transférer les patients et travailleurs de l'hôpital Moulay Youssef à l'hôpital Moulay Abdellah de Salé « aura des répercussions très négatives ». Le syndicaliste explique qu'un grand nombre d'entre eux vivent dans la ville de Temara, Tamesna et Skhirate, « ce qui augmentera leurs souffrances et affectera leurs conditions sociales et économiques, toutes liées aux conditions et aux heures de déplacement pour se rendre au travail, ainsi qu'aux charges financières supplémentaires ». Cette décision, Habib Kerroum l'impute à ce qu'il qualifie d'« intransigeance » de l'administration de l'hôpital Moulay Youssef pour les maladies thoraciques, et qui « exige », selon ses dires, « un hôpital où orienter les patients et les travailleurs dans le but de maintenir des postes de responsabilité et des privilèges étroits ». Le membre du Conseil national de l'ODS estime que des solutions viables peuvent être prises, « ne nécessitant aucune action car elles figurent parmi les recommandations émanant des réunions de l'Alliance des centres hospitaliers universitaires (ACHU) ». Cette dernière instance était présidée, de 2009 à 2012 par l'actuel ministre de la Santé Khalid Ait Taleb, en sa qualité de directeur du Centre hospitalier universitaire (CHU) Hassan II de Fès à l'époque. L'appel ainsi lancé est celui d'activer ces recommandations, «comme indiqué dans le Plan de développement des centres hospitaliers qui n'a pas encore vu le jour». Et la proposition étant de « combiner le Département des maladies du thorax de l'hôpital Moulay Youssef à Rabat au Département des maladies du thorax de l'hôpital Ibn Sina », comme une solution à même de contribuer à « rationaliser les ressources humaines et financières d'une manière à élargir le champ d'expertise ». Cette solution contribuera également, selon le dirigeant syndical, à « redéployer des travailleurs de santé manière stimulante parmi les dix hôpitaux affiliés au CHU Ibn Sina, en tenant compte de leurs conditions sociales, économiques et familiales ». Mi-février déjà, l'association nationale de sensibilisation et de lutte contre la tuberculose a exprimé sa condamnation de «l'exclusion continue des patients tuberculeux» et du « déni de leurs droits constitutionnels à recevoir des services de santé de haute qualité » à l'hôpital Moulay Youssef de Rabat, notant que cela « ne fera qu'aggraver et renforcer le sentiment de manque de confiance dans le système de santé ». La même association évoquait «la souffrance des patients tuberculeux à l'hôpital Moulay Youssef pour les maladies thoraciques», fustigeant l'administration hospitalière qui adopte, selon elle, «des horaires de travail continus, sans garantir le service à partir de 15 heures, les week-ends et les jours fériés».