Les Gilets Jaunes ont marqué leur présence ce samedi 2 février pour leur acte 12 de contestation populaire. Cette fois-ci, les manifestants ont voulu rendre hommage aux blessés du mouvement alors que le gouvernement soutient avec véhémence l'utilisation d'armes pour mater les manifestants. Ils étaient 58.600 manifestants dans toute la France selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, marchant contre les violences policières qui ont fait plusieurs victimes, dont certains souffrent de blessures graves à l'œil. Eborgnés à vie à cause de l'usage controversé d'armes contre les manifestants, ces victimes auront au moins gagné le soutien d'autres gilets jaunes. A Paris, les gilets jaunes ont porté des bandages sur un œil pour exprimer leur soutien aux victimes. Depuis le début du mouvement de contestation sociale des gilets jaunes, qui s'est fait dans la violence il y a de cela deux mois et demi, les images glaçantes de la violence des forces de l'ordre contre les manifestants ont choqué de par le monde. Les images sont sans équivoque, des policiers armés jusqu'aux dents lançant des grenades de type GLI-F4, des grenades de désencerclement face à des gilets jaunes -désarmés en amont lors des contrôles policiers notamment dans les gares- qui n'avaient de leur côté que leur nombre pour faire pression et des projectiles trouvés dans les rues pour se défendre. Selon le collectif militant nommé « Désarmons-les », il y aura eu au moins 20 cas de blessures à l'œil chez des manifestants du mouvement des gilets jaunes. La plupart de ces blessés sont éborgnés. En cause dans ces graves blessures, les lanceurs de balle de défense dits LBD (envoyant des balles de caoutchouc de 4cm d'une puissance 10 fois plus élevée que celle d'un paintball) utilisés par les forces de l'ordre mais aussi des grenades, à l'origine de mains arrachées, de mâchoires cassées et d'autres blessures graves. A Paris, les manifestants ont demandé l'arrêt d'utilisation des grenades lacrymogènes et des LBD dans le messages inscrits sur les banderoles qu'ils brandissaient. Les gilets jaunes ont aussi réalisé des montages de photos de victimes dont l'œil a été crevé par les balles des LBD, alors que les forces de l'ordre devraient viser uniquement le torse dans le cas de l'utilisation de cette arme. L'Etat français justifie l'utilisation des LBD Malgré le nombre significatif d'enquêtes ouvertes pour des cas de blessures graves aux yeux, le Conseil d'Etat, la plus importante juridiction administrative en France, a indiqué que le risque de violences lors des manifestations justifiait le recours aux LBD par les forces de sécurité. Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur, a lui aussi défendu bec et ongles l'utilisation des LBD déclarant vendredi que « s'il n'y avait pas de magasins pillés, de barricades érigées, de voitures brûlées, de bâtiments publics saccagés (…), si la loi était respectée, tout simplement, il n'y aurait pas de blessés ». Il a toutefois dit que les abus seront punis. Face à de pareilles déclarations, les gilets jaunes qui ne comprennent pas autant de violences, continueront sans doute de manifester pour un acte 13 jugeant que l'Etat n'est pas de leur côté au lieu de les protéger.