Accusée par les Nations Unies d'avoir eu recours à un « usage excessif de la force » à l'endroit des gilets jaunes qui manifestent depuis 23 semaines dans plusieurs villes de l'Hexagone, la France a « fait parvenir sa réponse ». Le journal Le Monde fait savoir ce mercredi que cette réponse, envoyée le 11 avril déjà, est une riposte à la requête de la Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, qui avait, en mars dernier, demandé « urgemment » à la France une « enquête approfondie sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force » pendant les manifestations des « gilets jaunes ». La publication, qui affirme avoir eu accès à l'argumentaire envoyé par la France, souligne que le document de 20 pages, appuyé par des notes du ministère de l'intérieur et de la justice, rend compte de la «stratégie de défense » du gouvernement français, en mettant en avant les conditions «particulièrement difficiles » dans lesquelles travaillaient les policiers et gendarmes. L'emploi d'armes de force intermédiaires (grenades de désencerclement, lanceurs de balles de défense (LBD), les grenades lacrymogènes), ne concerne pas les manifestations mais les attroupements qui dégénèrent dans la violence, a tenu à préciser l'équipe d'Edouard Philippe. L'usage de ces armes « a permis de contenir cette violence sans retenue et d'éviter des morts tant dans les rangs des forces de l'ordre que dans les rangs des émeutiers », a assuré le gouvernement français, tout en rejetant les accusations sur les contrôles d'identité et les interpellations réalisés en masse depuis le 17 novembre, date où ont débuté les manifestations des « gilets jaunes ». L'argumentaire revient également sur la question des gardes à vue. Il assure à cet égard qu'« il n'a pas été procédé à des placements en garde à vue systématiques et nul en France ne saurait être arrêté et n'a été arrêté en raison de sa seule qualité de manifestant ».