Après avoir rationalisé sa présence sur le continent, la banque britannique Standard Chartered envisage d'ouvrir une représentation au Maroc afin de renforcer ses activités de gestion de patrimoine et de services transactionnels. La banque britannique Standard Chartered Plc poursuit sa redéfinition de sa stratégie en Afrique. Après s'être retirée de plusieurs marchés jugés non prioritaires ces dernières années, elle envisage désormais de s'implanter dans un ou deux nouveaux pays, dont le Maroc, selon Bloomberg. L'objectif affiché est de renforcer ses activités de gestion de fortune et de services transactionnels dans des marchés à fort potentiel. "Comme nous l'avons fait en Égypte avec une banque pleinement opérationnelle, nous regardons d'autres pays, et le Maroc en fait partie ", a indiqué Chris Egberink, CEO et responsable des services bancaires et de couverture pour l'Afrique du Sud, dans des déclarations accordées Bloomberg. L'officialisation d'une éventuelle entrée sur le marché marocain reste toutefois soumise à plusieurs conditions, dont les discussions avec les régulateurs, l'obtention des licences, les diligences réglementaires et l'intérêt des clients. Un repositionnement vers les marchés porteurs Depuis avril 2022, Standard Chartered a opéré une importante rationalisation de ses opérations en Afrique et au Moyen-Orient. La banque s'est retirée du Zimbabwe, d'Angola, du Cameroun, de la Gambie, de la Sierra Leone, de la Jordanie, du Liban et de la Tanzanie. Elle explore par ailleurs la vente de ses activités de détail au Botswana, en Ouganda et en Zambie. Ce désengagement progressif de certains marchés s'inscrit dans une volonté de recentrer ses ressources sur les segments les plus porteurs, en particulier les services bancaires transfrontaliers et la gestion de patrimoine. L'entrée potentielle au Maroc s'inscrirait donc dans cette nouvelle logique, dans un marché considéré comme stable, ouvert sur l'Afrique subsaharienne et doté d'un environnement bancaire structuré. Le Maroc, une porte d'entrée vers l'Afrique Le choix du Maroc ne serait pas anodin pour Standard Chartered. Le Royaume se positionne comme une plateforme financière régionale de plus en plus convoitée, notamment à travers Casablanca Finance City (CFC). De nombreuses institutions financières internationales y voient un hub pour développer leurs activités à l'échelle continentale. De plus, le Maroc entretient une forte présence économique en Afrique de l'Ouest et centrale, à travers des groupes bancaires comme Attijariwafa bank, BCP ou Bank of Africa, mais aussi via des investissements directs dans des secteurs variés. Pour Standard Chartered, une implantation dans le Royaume permettrait non seulement d'accéder à une clientèle locale haut de gamme, mais aussi de renforcer ses liens avec les flux commerciaux transafricains. Une tendance inverse à celle d'autres grandes banques Alors que plusieurs grandes banques internationales telles que Société Générale, BNP Paribas ou HSBC ont récemment réduit leur présence sur le continent africain, Standard Chartered affiche, elle, une posture proactive. En Afrique du Sud, la banque britannique a su capitaliser sur le retrait de ses concurrents pour accroître ses parts de marché, notamment dans les secteurs des métaux, du textile, du BTP ou encore du traitement de l'eau. Cette dynamique pourrait être reproduite au Maroc, où les besoins en financement d'infrastructures, en accompagnement des grands groupes et en solutions de gestion patrimoniale sont en pleine croissance. La banque, forte de son réseau en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique, pourrait y trouver un terrain favorable pour étendre ses services à forte valeur ajoutée.