L'action Standard Chartered chute mardi après que le régulateur bancaire de New York a menacé de retirer sa licence bancaire à la banque britannique en raison de soupçons de relations d'affaires dissimulées avec le régime iranien. À la Bourse de Londres, l'action Standard Chartered décrochait de 21,5% à 1.153 pence, pesant sur l'indice Footsie 100 des valeurs vedettes, qui cédait 0,26%. Egalement coté à Hong Kong, le titre StanChart a chuté de 14,89% dans de gros volumes. StanChart avait déjà perdu 6,2% lundi à Londres, décrochant juste avant la clôture à l'annonce de la nouvelle. Le Département des services financiers (DFS) de l'Etat de New York a fait savoir lundi qu'il soupçonnait la banque britannique d'avoir échafaudé un système grâce auquel au moins 250 milliards de dollars de transactions réalisées avec des entités liées au gouvernement iranien ont été camouflées. Dans son injonction, le DFS somme la banque de s'expliquer en menaçant de lui retirer sa licence bancaire à New York. Standard Chartered a fermement rejeté mardi les accusations du DFS, qui l'a qualifié d'«établissement voyou». La perte d'une licence bancaire à New York, un fait sans précédent, porterait un coup terrible à la banque, car elle lui fermerait de fait les portes du marché bancaire américain. Selon le régulateur bancaire de New York, Standard Chartered traite 190 milliards de dollars par jour pour ses clients mondiaux. Selon le groupe bancaire, le montant total des transactions liées à l'Iran et non conformes à la régulation s'élève à moins de 14 millions de dollars. Pour le DFS, Standard Chartered aurait masqué la nature de ses transactions avec l'Iran pour contourner l'interdiction en vigueur depuis 2008 des transactions dites «demi-tour», soit de l'argent déplacé pour le compte de clients iraniens de banques en Grande-Bretagne et au Moyen-Orient, puis compensé par l'agence de Standard Chartered à New York, mais dont le circuit n'a ni commencé, ni fini en Iran. Depuis l'interdiction de ces transactions, Standard Chartered est la sixième banque étrangère à avoir maille à partir avec les autorités américaines en raison de soupçons de relations d'affaires avec des pays soumis à des sanctions politiques et économiques, comme l'Iran.