La défense de Saïd Naciri, ancien président du Wydad de Casablanca, poursuivi dans le cadre de l'affaire du trafiquant de drogue connu sous le nom d'« Escobar du Sahara », a vivement critiqué les déclarations du « Malien » consignées dans les procès-verbaux de la police judiciaire, estimant qu'elles pourraient nuire aux institutions de l'État. Lors de la présentation des arguments préliminaires et des premières requêtes, ce vendredi devant la Cour d'appel de Casablanca, l'avocat M'barek Meskini a dénoncé les propos d'Al-Hajj Ibrahim Ben Ahmed, alias Le Malien, les qualifiant de « tentatives de s'attaquer » à l'institution militaire. Dans sa plaidoirie, la défense a fermement contesté les allégations du Malien selon lesquelles des substances illicites seraient acheminées depuis l'Est du Royaume vers l'Algérie, puis vers les régions du sud. « Ces déclarations, qui suggèrent que les frontières orientales du Maroc sont ouvertes au trafic de drogue, portent atteinte à des institutions respectables, notamment l'institution militaire », a affirmé l'avocat, qui s'est interrogé « sur la manière dont ces propos ont été intégrés dans les procès-verbaux ». Pour la défense, « ces propos ne doivent nullement être traités avec légèreté ». Elle a, en ce sens, demandé à la cour d'exclure les PV de la police judiciaire contenant ces déclarations, les jugeant non conformes à la légalité. De son côté, l'avocat Bouchaïb El Kout a critiqué les écoutes téléphoniques effectuées par la police judiciaire sur la période entre 2013 et 2019, affirmant qu'elles ont été réalisées en dehors des cadres légaux. Dans sa plaidoirie, il a également pointé une irrégularité concernant l'audition d'un témoin à l'étranger via une application mobile telle que WhatsApp ou Zoom, à partir du téléphone d'un autre témoin présent auprès de la police. Il a souligné que c'était ce dernier qui avait signé le procès-verbal d'audition, remettant en question la légalité de cette procédure. La défense a aussi dénoncé des irrégularités dans les procès-verbaux de la police judiciaire et dans l'ordonnance de renvoi du juge d'instruction, mettant en lumière des violations du Code de procédure pénale et des règles juridiques en vigueur. La Cour d'appel de Casablanca a décidé de reporter l'examen des arguments préliminaires et des requêtes dans cette affaire au vendredi 13 décembre prochain.