Les plaidoiries de la défense des personnes poursuivies dans l'affaire Mounir Erramach devant la Cour spéciale de Justice sont axées sur une seule requête : l'acquittement des mis en cause. C'est à peu près le même scénario que la semaine dernière lorsque la défense de Mohamed Charafeddine, chef de sûreté à Tétouan et de son frère Ahmed Charafeddine, conseiller économique et fiscal ainsi que la défense de l'ancien préfet de police de Tétouan, Mohamed Sekkouri, et celle de deux fonctionnaires à la direction générale de la sûreté nationale ont respectivement réclamé l'acquittement des mis en cause. Cette semaine, ce fut au tour de la défense de Mounir Erramach, principal accusé dans cette affaire, de demander à la Cour d'acquitter son client. Elle a également plaidé afin que la mainlevée des biens de l'accusé soit accordée et qu'un recours au pouvoir discrétionnaire soit fait en prenant en considération « les contradictions » des déclarations contenues dans les procès verbaux de la police judiciaire. Les aveux de Mounir Erramach qui portent sur la proposition de privilèges à des responsables de la Justice, de la Sûreté et de l'Armée lui ont été arrachés sous l'effet de la pression, a indiqué la défense. Sur ce point, la défense avance comme argument que le mis en cause est revenu sur ses propos, que ce soit devant le juge d'instruction ou devant la Cour. Par conséquent, les avocats affirment que les poursuites engagées par le parquet à l'encontre d'Erramach pour « corruption et proposition de privilèges à des fonctionnaires « sont sans fondement puisqu'il n'y a pas de flagrant délit et encore moins de preuves ». La défense de quatre autres accusés (fonctionnaire à l'administration générale de la sûreté nationale, magistrat à la Cour d'appel de Tétouan, homme d'affaires et un employé), a relevé que la poursuite de ces mis en cause, suite à des déclarations faites par le dénommé Erramach devant la Police judiciaire, est sans fondement, ajoutant que « Erramach ne peut être pris pour témoin, pour la simple raison qu'il y a absence des conditions de témoignage et qu'il est poursuivi dans le cadre de la même affaire ». La défense a donc sollicité l'acquittement de leurs clients en raison de « l'absence de preuves, de flagrant délit et de pièces à conviction » étayant les faits qui leur sont reprochés, à savoir « la corruption, la concussion, le trafic d'influence, la complicité, la divulgation de secret professionnel et le trafic de drogue», chacun en ce qui le concerne. La défense a également rappelé que le prévenu est revenu sur ses déclarations aussi bien devant le juge d'instruction que devant la Cour. Il convient de rappeler que lors des auditions de la semaine dernière, la défense des autres accusés avait sollicité l'acquittement de ses clients pour absence de preuves juridiques attestant de leur implication dans les crimes qui leur ont été attribués. « La poursuite de ces prévenus par le parquet est dénuée de tout sens puisqu'elle est faite uniquement sur la base des déclarations de Mounir Erramach devant la police judiciaire lors de l'enquête préliminaire », ont souligné les avocats des prévenus.