Les chiffres dévoilés par le ministre de la Santé, Amine Tahraoui, lors de l'examen du budget sectoriel devant la Chambre des représentants, ont révélé une situation alarmante à savoir, le manque de personnel médical en milieu rural, en particulier parmi les médecins. Cette réalité soulève une question essentielle pour le gouvernement : comment garantir à ces populations l'accès à leur droit fondamental à la santé ? Avec une population rurale qui dépasse 13,7 millions d'habitants selon le recensement de 2024, le ministre a souligné que seules 6.630 personnes travaillent dans les zones rurales, dont 950 médecins, 5.540 infirmiers et 140 cadres techniques et administratifs. Ce chiffre met en lumière une disparité flagrante : seulement 950 médecins pour près de 14 millions de ruraux, soit un ratio extrêmement bas. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande un minimum de 15 médecins pour 10.000 habitants, mais au Maroc, le ratio national n'est que de 7,1 pour 10.000, et chute dramatiquement à 0,69 dans les zones rurales. Cette situation révèle l'ampleur du déficit et l'injustice dont souffrent les habitants des campagnes, qui représentent près de 37 % de la population nationale. Conscient de l'ampleur des disparités géographiques dans la répartition des ressources humaines en santé, le ministre a annoncé des mesures visant à renforcer l'accès aux soins en milieu rural. Parmi celles-ci figurent la création de nouveaux postes médicaux et paramédicaux, le déploiement d'unités mobiles de santé dotées de technologies télémédecine, la mise en place de caravanes médicales et d'hôpitaux de campagne, ainsi que le développement de la télémédecine pour répondre à cette carence en services.