Confronté à des revendications restées lettre morte, le Syndicat Indépendant des Médecins du secteur public (SIMSP) passe de nouveau à l'offensive et décide d'intensifier son mouvement de protestation avec trois semaines de grèves nationales, une semaine de colère et des sit-in dans toutes les régions. Lors de sa récente réunion, le SIMSP a souligné que l'accord de juillet 2024, non signé par le syndicat, a compliqué davantage la situation dans le secteur de santé en ignorants les revendications du personnel de santé et en portant atteinte à leurs droits fondamentaux. Les médecins dénoncent notamment le projet de statut type, portant atteinte à de nombreux droits fondamentaux garantis dans le statut de la fonction publique, et facilitant un recours abusif au licenciement et à la réorganisation arbitraire des conditions de travail, tandis que des garanties essentielles concernant le statut de fonctionnaire public et des augmentations salariales sont absentes. En outre, ils critiquent le non-respect des accords antérieurs, incluant des engagements pris depuis 2011, ainsi que l'accord signé en début d'année entre le syndicat et le ministère de la Santé. « La modification apportée au projet de loi de finances 2025 n'a pas apporté de solution définitive pour la suppression des postes budgétaires centraux ni pour la prise en charge des salaires par les groupes de santé, reportant ces décisions à un texte réglementaire ultérieur« , précise le SIMSP, réitérant en ce sens la « demande de maintien de postes budgétaires centraux (postes actuels) et que nos salaires restent issus du budget général, spécifiquement du chapitre des dépenses du personnel, et d'une rédaction conjointe du texte réglementaire dès qu'une réelle volonté sera manifestée pour résoudre ce problème« . Face à ces reculs, le syndicat exige du gouvernement le respect des engagements pris et une réponse rapide à leur cahier revendicatif. Parmi les demandes, figurent l'ajout de deux grades supplémentaires, une augmentation des salaires, et d'abandonner le projet de statut type, entre autres. Le mouvement prévoit des grèves nationales les 19, 20 et 21 novembre dans tous les établissements de santé, excepté dans les services des urgences et de réanimation, suivies d'une semaine de colère du 25 au 1er décembre accompagnée d'une grève des cachets médicaux, ponctuée par la suspension des consultations médicales du 25 au 29 novembre et des sit-in. Une autre grève nationale est notamment prévue les 4 et 5 décembre. Le syndicat annonce aussi d'autres actions, notamment le boycotts de certaines pratiques administratives et médicales, le boycott de la campagne de santé scolaire et des caravanes médicales, tout en refusant de délivrer des certificats médicaux hormis dans les cas de congés maladie liés aux traitements.