Les blouses blanches ne décolèrent pas. Après la grève nationale de deux jours tenues les 7 et 8 novembre, ils annoncent un nouveau débrayage ces 12 et 13 novembre. L'objet de leur grogne ? Les dispositions de la loi de finances 2025, plus précisément la décentralisation de leurs postes budgétaires et l'éjection de la fonction publique. « La situation actuelle n'a guère évolué par rapport à celle précédant l'accord de juillet 2024, que nous avions refusé de signer. En effet, la situation s'est même aggravée, exacerbant la tension dans le secteur de la santé. Les droits des travailleurs de la santé, et particulièrement ceux des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes, continuent d'être ciblés, avec une intention claire de la part du gouvernement de porter atteinte aux acquis précédents », note un communiqué signé par le bureau national du Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP), publié au terme de sa réunion hebdomadaire tenue le 10 novembre. Dénonçant les promesses non tenues du gouvernement et du Ministère de la santé dans le cadre du dialogue social, le SIMSP a déjà rejeté, la semaine dernière, les nouvelles dispositions proposées par le PLF au titre de 2025. « L'absence de garanties pour préserver le statut de « fonctionnaire public à part entière », la centralité des salaires et la protection des postes budgétaires, la privation des médecins de toute augmentation salariale contrairement aux autres fonctionnaires du secteur public ainsi que le contournement de nos revendications, notamment l'ajout de deux grades supplémentaires au-delà du cadre actuel sont autant de doléances que nous renouvelons et réclamons », ajoute la même source. Articles « pièges » Ne lâchant pas du lest, le représentant des médecins du public rejette en bloc le « projet controversé du statut de base ». « Ce projet comporte des articles pièges qui compromettent les droits fondamentaux et les acquis liés au statut général de la fonction publique », déplore le syndicat. Ce dernier dénonce également « les pouvoirs élargis de licenciement abusif accordés aux directeurs généraux des structures hospitalières, le recours arbitraire à l'autorité qui leur permettent de modifier les horaires et les lieux de travail à leur guise. Ce projet prive également les médecins des anciennes modalités de promotion en grade en imposant un système de quota restrictif », détaille le SIMSP. Le bureau national du SIMSP insiste par ailleurs sur son attachement à la centralité des salaires et au statut de fonctionnaire public en réclamant le renoncement aux dispositions du projet de loi de Finances 2025. « Nous revendiquons également une réponse urgente aux doléances concernant les grades supplémentaires et l'augmentation des salaires des médecins », conclut le SIMSP. Appelant ses affiliés à la mobilisation générale, le syndicat annonce une grève nationale de deux jours ce mardi et mercredi 12 et 13 novembre 2024 dans tous les établissements de santé, à l'exception des services d'urgence et de réanimation. Un débrayage doublé d'un arrêt de délivrer les certificats pour les permis de conduire et tous types de certificats médicaux, sauf ceux liés aux congés de maladie, le boycott du programme OSIX et de programmes similaires, le boycott de la campagne de santé scolaire et le boycott des campagnes chirurgicales et les caravanes médicales.