Ils menacent de boycotter les prochaines élections de l'Ordre national Les syndicats des médecins ne décolèrent pas. En effet, le mouvement de protestation des praticiens à la fois dans le secteurs public et privé risque de prendre une nouvelle dimension. De nombreux syndicats des médecins des secteurs privé et public ont décidé de faire front commun contre l'organisation des prochaines élections de l'Ordre national des médecins. Dans une nouvelle sortie, les représentants des professionnels de la santé réaffirment leur attachement au report des élections. Ces derniers revendiquent également la révision de la loi 12.08 régissant l'Ordre des médecins car ledit texte est devenu «dépassé et ne répond plus aux attentes des citoyens, des médecins ainsi que du système de santé dans le pays». La même source précise que le texte dans sa version actuelle «ne permettra pas à l'instance nationale de jouer pleinement son rôle et de contrôler le respect des règles déontologiques et l'exercice sain de la profession». Concrètement, les syndicats signataires demandent notamment l'introduction de changement au niveau des statuts des électeurs. Pour mieux informer l'opinion publique ainsi que les médecins, les syndicats en question annoncent l'organisation d'une conférence de presse ce jeudi. Il sera également question lors de cet événement de présenter le calendrier des prochaines actions. Aussi, un sit-in de protestation est prévu le 9 décembre prochain, devant l'Ordre national des médecins. Ces actions sont destinées, selon la même source, à protester contre une probable «influence de lobbies au sein de l'Ordre national». En attendant la réaction des autorités de tutelle, les syndicalistes ont déjà dressé une liste d'amendements. Concrètement, les représentants des praticiens demandent l'introduction de changement au niveau du corps électoral. Ainsi, «seuls les médecins inscrits à l'Ordre national et ayant payé la totalité des cotisations annuelles» devraient être autorisés à voter. Les syndicats pointent du doigt «un faible taux de cotisation, estimé à 35%». Pour ces derniers, ce faible taux devrait à lui seul pousser les responsables à reporter les élections. Parmi les amendements proposés également par les syndicats, il y a notamment l'élection des membres du conseil national ainsi que des conseils régionaux par les confrères de la même spécialité. Il est question en outre pour les syndicats d'organiser une réunion avec le chef de gouvernement. «Les syndicats invitent l'ensemble des responsables à intervenir d'urgence pour éviter plus de tension et d'écouter les appels adressés par les médecins et leurs représentants. La poursuite de ce processus électoral sur la base de la loi en vigueur actuellement peut avoir des répercussions graves sur l'instance, la profession de médecin et le système de santé entier», indiquent les syndicalistes qui n'excluent pas le recours au boycott des prochaines élections. Ainsi, le secteur de la santé vit au rythme des bras de fer depuis de longs mois, notamment celui des médecins du secteur public avec le ministère de tutelle (voir encadré). Grèves à répétition Les hôpitaux de la santé publique ont enregistré ces derniers mois plusieurs mouvements de grève à l'appel notamment du Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP). Les dernières grèves remontent à quelques semaines seulement. Les médecins revendiquent une amélioration des conditions du travail mais également et surtout une hausse des salaires. Au cours des mouvements de débrayage, les médecins portent notamment un brassard noir 509. En effet, les médecins du secteur public se plaignent du maintien de l'échelon 336 actuellement pour le calcul de leur salaire alors qu'il est normalement réservé aux fonctionnaires titulaires d'un master (Bac+5). C'est la raison pour laquelle les grévistes demandent l'application de l'indice 509, utilisé pour les fonctionnaires titulaires d'un doctorat (Bac+8). A noter que 130 médecins à Casablanca, 50 autres dans l'Oriental et 30 à Ouarzazate avaient présenté des demandes de démission collective en octobre. Mais les autorités n'avaient pas donné suite à ces démissions qui ne «remplissaient pas les critères légaux».