Suite au retrait du groupe parlementaire de l'Union Marocaine du Travail (UMT) de la séance hebdomadaire des questions orales, tenue ce mardi à la Chambre des conseillers, en raison de l'absence de dialogue concernant le projet de loi sur le droit de la grève, déjà sur la table de la Chambre des représentants, les débats autour de ce texte ont été désormais gelés. En pleine séance hebdomadaire de questions orales, l'UMT a fait une sortie qui n'est pas passée inaperçue. Face à Younes Sekkouri, ministre de l'Inclusion Economique, les membres du groupe ont quitté la salle en guise de contestation. D'après le groupe, Sekkouri, en solo, a déposé le projet de loi sur le bureau de la commission spécialisée à la Chambre des représentants, écartant les centrales syndicales de toutes négociations ou vérification du contenu avant cette démarche. Ainsi, Noureddine Slik, président du groupe de l'UMT, avait fait remarquer le « décalage » du ministre par rapport à l'accord préalablement établi entre le président du gouvernement et les centrales syndicales, qui stipule clairement que ce projet de loi ne devrait être présenté à la commission concernée qu'après l'obtention d'un consensus des deux parties. L'UMT avait ainsi dénoncé ce qu'elle qualifie de « prise en main » gouvernementale suite à cette action. Ce climat délétère a entraîné le report officiel de la réunion de la commission des secteurs sociaux à la première Chambre du Parlement, initialement programmée pour ce mercredi et qui devait se tenir en présence de Sekkouri. C'est sur le site officiel de la Chambre des représentants que l'ajournement de la réunion du bureau de la commission, ainsi que de la discussion détaillée du projet de loi organique n° 97.15, a été annoncé dans l'ordre du jour. Il convient de noter que même les déclarations du ministre sur l'impératif d'élargir le cadre des consultations ont entraîné le report des discussions. De plus, il a tenté de clarifier la situation en soulignant que la responsabilité de cette démarche ne lui incombe pas seulement à lui, mais que la programmation législative relève de l'initiative gouvernementale, guidée par les directives de son président, Aziz Akhannouch. En séance, le ministre a affirmé que le projet avait déjà traversé un processus de concertation rigoureux avec les syndicats les plus influents, promettant d'étendre ce dialogue aux syndicats non représentés. Sekkouri a également assuré les parlementaires de la reprise des discussions avec l'ensemble des partenaires sociaux, y compris l'UMT, rappelant un manque de temps qui avait précédemment freiné cette concertation. Et d'ajouter dans le même sillage: « Le gouvernement souhaite montrer aux représentants de la nation, lors de la discussion détaillée du projet de loi organique sur la grève, qu'il s'aligne sur les orientations exprimées par le Conseil national des droits de l'homme concernant ce projet, une opinion qui a finalement été approuvée à l'unanimité par les syndicats ». D'après Sekkouri, une « véritable détermination » anime le gouvernement pour promulguer cette loi, destinée à amplifier la transparence des critères de représentation syndicale et à fortifier la protection juridique des individus exerçant leur droit d'affiliation syndicale.