Dans un tournant récent, la prison locale de la ville d'Ouarzazate a accueilli ce lundi 14 octobre, le président du conseil communal de la même ville, Abdellah Hinti. Cette mesure fait suite à l'ordre le procureur du roi près le tribunal de première instance d'Ouarzazate, qui a décidé de le poursuivre en état d'arrestation. Cette décision est motivée par des accusations d' « outrage à l'institution judiciaire et déclaration portant atteinte à son indépendance » enregistrées dans un audio où il prétendait exploiter ses relations avec des personnalités judiciaires pour obtenir des décisions en sa faveur. Des sources médiatiques ont précédemment rapporté qu'Abdellah Jahid, le gouverneur de la province d'Ouarzazate, envisageait de procéder à l'exonération d'Abdellah Hinti, membre du Parti du Rassemblement national des indépendants (RNI), en raison de nombreuses « graves violations » constatées par les services de l'intérieur. D'après les mêmes sources, ces violations concernent des infractions en matière d'urbanisme, notamment la délivrance de certificats administratifs en dehors du cadre légal, des permis de raccordement à l'eau et à l'électricité, ainsi que des irrégularités liées aux marchés publics. Le gouverneur avait, en outre, soulevé des questions auprès du président du conseil communal concernant l'accumulation des arriérés de loyer et le manque de mesures sérieuses pour les récupérer. Les premier et troisième vice-présidents du président, issus du Parti populaire et de l'Union socialiste des forces populaires, ont également été concernés par les interrogations du gouverneur, qui leur a demandé de fournir des explications urgentes sur ces irrégularités. À la lumière de ces développements, des sources bien informées estiment que "le gouverneur de la province pourrait recourir à la justice pour activer la procédure de révocation de manière officielle, si ces irrégularités persistent sans justification convaincante ou correction de la situation, conformément aux pouvoirs qui lui sont conférés par la loi organique des collectivités". Il est à noter qu'Abdellah Hinti est également poursuivi devant la cour d'appel d'Ouarzazate pour « détournement de fonds« , suite à une plainte déposée par une compagnie d'assurance dont il préside la branche à Ouarzazate, l'accusant de « détournement de sommes d'argent« . Le tribunal de première instance d'Ouarzazate avait précédemment condamné le président du conseil communal, membre du RNI, à 8 mois de prison ferme et à une amende de 4.000 dirhams, ainsi qu'à verser au demandeur au civil, par l'intermédiaire de son représentant légal, un montant de 530.000 dirhams et une indemnité civile de 40.000 dirhams. Le conseil communal de la ville d'Ouarzazate traverse des eaux troubles. Un climat de tensions règne au sein de l'opposition et de la majorité, avec une intensification des critiques contre le président. Plusieurs sessions du conseil ont été boycottées et des appels croissants à l'intervention des autorités de contrôle, notamment du gouverneur de la province, se multiplient pour mettre fin aux irrégularités de gestion.