Israël s'engouffre aveuglément dans sa deuxième année de guerre, un conflit qui semble s'étirer sans perspective de résolution claire. Il y a maintenant un an, l'incursion du Hamas en territoire israélien marquait le début de la guerre à Gaza. Depuis lors, la confrontation entre Israël et le Hamas, soutenue par d'autres groupes armés de Gaza, a intensifié les violences, propulsant la région dans un cycle infernal de représailles et d'escalades militaires. Aujourd'hui, le conflit embrase non seulement la Bande de Gaza, mais également la Cisjordanie occupée, le Liban à travers l'implication du Hezbollah, le Yémen avec les interventions des Houthis, et laisse entrevoir la menace grandissante d'un acteur central dans cette tragédie : l'Iran, probable architecte de l'opération « Déluge d'Al Aqsa ». Après la sidération, l'effroi d'un génocide Dès le 8 octobre, la population de Gaza est soumise à des bombardements intensifs. Ce même jour, le Hezbollah revendiquait dans un communiqué militaire sa première opération transfrontalière : « En soutien au peuple palestinien qui résiste dans la bande de Gaza et de sa vaillante et noble résistance ». En prenant l'initiative d'ouvrir le front libano-israélien, le Hezbollah avait dès lors, lié son sort, celui du Liban et l'issue de la guerre à la bataille de Gaza. Le 9 octobre, Israël ordonne un « siège complet » de la bande de Gaza. « Pas d'électricité, pas d'eau, pas de nourriture, pas de carburant ! » énonçait le ministre de la Défense israélienne, Yaov Gallant, qui lançait là un génocide comme jamais auparavant. Cette guerre, au-delà de son aspect tragique et dramatique, a brutalement rappelé au monde l'impasse politique que représente l'absence d'un règlement définitif de la question palestinienne. La colonisation continue, l'occupation persiste, et toute idée de paix s'effrite. Soutiens en Europe et en Afrique dénonçant les actions israéliennes à Gaza Face à cette situation que l'on pensait « sous contrôle », devenue, par la force des choses, incontrôlable, Israël en paye le prix fort en interne. La radicalisation continue de la société s'exacerbe après le 7 octobre, soigneusement attisée par le gouvernement d'urgence nationale où toute la panoplie de l'extrême droite est représentée. La guerre lancée contre Gaza révèle au grand jour l'influence des courants qui prônent le nettoyage ethnique et l'annexion des territoires palestiniens. Le gouvernement de Benjamin Netanyahou fait face à de sévères critiques, non seulement pour sa gestion du conflit, mais aussi pour la crise sociale interne qui couve depuis des mois. Le monde d'après, version Netanyahou, c'est la guerre à un point que personne ne pensait imaginable. Mais, en réalité, c'est la démonstration d'une défaite morale en ce qu'elle est un reniement des valeurs et principes dont les pays occidentaux disent se réclamer. Déjà meurtrière pour les deux camps, elle a également exacerbé les tensions internationales, avec de plus en plus de pays et d'organisations appelant à un retour à la table des négociations, bien que l'espoir de voir une paix durable s'amenuise jour après jour. Des manifestations en soutien à Gaza un an après le 7 octobre ont eu lieu un peu partout dans le monde. Manifestations à Washington et New York contre l'aide militaire américaine à Israël A travers des villes comme Londres, Paris, Caracas, Washington ou encore, Le Cap, au Maroc, l'Algérie, ainsi que différents pays arabes et africains, des dizaines de milliers de personnes se sont mobilisées samedi et dimanche en soutien aux Palestiniens de Gaza et du Liban. À Washington, un homme s'est immolé par le feu près de la Maison-Blanche, lors d'une manifestation qui a réuni plus d'un millier de personnes réclamant l'arrêt de l'aide militaire américaine à Israël. À New York, des milliers de manifestants ont défilé à Times Square, certains brandissant des photos de victimes des bombardements israéliens sur Gaza, tandis qu'à Sydney, des centaines de personnes ont manifesté contre la fourniture d'armes à Israël. Des cortèges similaires ont eu lieu à Londres, avec la participation de figures politiques comme l'ancien leader travailliste Jeremy Corbyn, et en France à Paris, où plusieurs milliers de personnes ont défilé, notamment à Paris, pour exprimer leur solidarité avec les Palestiniens et les Libanais. Les manifestations ont également pris de l'ampleur à Rome, Dublin, Berlin, et en Afrique du Sud, où les manifestants, souvent portant le keffieh, symbole de la lutte palestinienne, ont dénoncé Israël, certains allant jusqu'à comparer la situation des Palestiniens à l'apartheid sud-africain.