Le soutien aux thèses séparatistes du polisario n'a pas figuré dans le discours d'investiture du président sud-africain, Cyril Ramaphosa. Alors qu'il a l'habitude de l'insérer dans ses discours sous la forme du « droit des peuples à l'autodétermination », le président tout juste reconduit avec difficulté a préféré jouer profil bas. Est-ce la fin de l'utilisation politique de la question du Sahara marocain pour le parti historique sud-africain, le Congrès national africain (ANC) ? Le président sud-africain aurait-il enfin compris le désintérêt de son électorat pour une fausse cause qui ne les concerne pas ? Autant de questions et plus encore, que les prochaines semaines dévoileront. L'Afrique du Sud qui s'est souvent faite l'avocat du diable en soutenant la milice séparatiste du polisario financée par l'Algérie contre l'intégrité territoriale marocaine pourrait commencer à se détacher petit à petit de cette idée saugrenue qui n'a pas produit l'effet politique escompté. Dans son discours d'investiture, ce mercredi, le « nouveau » président de l'Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, n'a pas mentionné l'affaire du Sahara dans son discours prononcé devant les parlementaires ni à ce qu'il aime à dire, le soutien au « droit des peuples à l'autodétermination ». Ce vieux slogan semble ne plus marcher et son absence du discours de Ramaphosa dénote d'une certaine prise de hauteur et possiblement d'une leçon de maturité du président et de son camp. Toutefois, l'idée que l'Afrique du Sud se déleste de tout soutien au polisario et de ses liens avec l'Algérie n'est pas moins sûre. L'ANC pourrait s'éloigner de ces vieux discours voyant qu'ils ne prennent pas chez l'électorat. Et suite à la perte de la majorité lors des dernières élections législatives du 29 mai, pour la première fois de l'histoire démocratique du pays, le président a dû certainement se rendre à l'évidence et faire des concessions à l'image de la coalition formée avec 4 autres partis, l'Alliance démocratique (DA), le Parti de la liberté Inkatha (IFP), le Mouvement GOOD et l'Alliance patriotique (PA). Dans son discours, le président Ramaphosa a indiqué que la nouvelle politique étrangère du « gouvernement d'union nationale » sera « fondée sur les droits de l'Homme, la solidarité et la paix » seulement, sans référence au soutien à la « cause » séparatiste sahraouie. Si une prise de conscience de l'absurdité du soutien à un groupe séparatiste en tant qu'Etat respectable n'est pas à bannir, il n'est pas clair pour le moment si l'Afrique du Sud fera un pas vers le Maroc pour se racheter, bien qu'un soutien de la marocanité du Sahara pourrait être bénéfique à bien des niveaux pour l'Afrique du Sud, non seulement politiquement et économiquement, mais également diplomatiquement, et continentalement parlant. L'Afrique du Sud se retrouve aujourd'hui bien isolée sur le continent africain suite à son partenariat douteux avec l'Algérie. Pretoria a perdu de son poids et de son éclat avec une telle alliance alors qu'un partenariat avec Rabat lui apporterait tellement plus.