Le début du désamorçage de la crise des étudiants en médecine commence à se faire sentir après l'intervention du chef du gouvernement qui a promis de présenter, prochainement, une vision claire sur la nouvelle forme de formation. Aziz Akhannouch, qui a organisé une réunion avec les doyens des facultés de médecine et de pharmacie du Royaume, en présence du ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Abdellatif Miraoui, a parlé d'une vision claire pour avancer de manière positive sur la voie de la réforme, pour mettre en place tous les moyens et créer un cadre favorable aux étudiants en médecine et en pharmacie pour qu'ils puissent poursuivre leurs études. Il a également annoncé l'existence de solutions qui seront présentées, portant sur la qualité de la formation et l'élargissement de la base du stage, tout en apportant une vision claire sur la future forme de formation dans le domaine de la médecine au cours des prochaines années afin que les étudiants aient une vision claire de leur avenir académique. Annonces bien accueillies par la CNEM Ces annonces faites par le chef du gouvernement ont été positivement accueillies par la Commission nationale des étudiants en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie. Dans un communiqué, la Commission des étudiants en médecine (CNEM) dit « saluer l'interaction positive du gouvernement qui a organisé une réunion préliminaire visant à préparer une médiation sérieuse afin de parvenir à des solutions définitives et de dissiper la confusion qui règne depuis deux ans ». La CNEM souligne également que le report des examens permettra de favoriser la recherche de solutions à cette crise, de même que la suppression des sanctions prises contre certains étudiants. Ni gagnant, ni perdant Commentant pour Hespress Fr ces derniers développements, le professeur Jaafar Heikel, est d'avis qu' « après tant de mois de crise, il était important que le chef du gouvernement lui-même, et par l'intermédiaire du porte-parole du gouvernement, se réunisse avec les étudiants pour comprendre, de part et d'autre, quels sont les défis, les enjeux et les risques si cette crise n'est pas résolue dans les meilleures conditions possibles ». Pr Heikel tient à souligner que dans cette crise « il n'y a ni vainqueur, ni vaincu, ni bataille, parce qu'il s'agit tout simplement de l'avenir de la profession médicale dans le contexte marocain ». Le docteur en économie de santé rappelle que « la formation des futurs médecins rentre dans le cadre d'un des piliers majeurs de la refonte du système de santé souhaité par le Roi déjà depuis 2018. Cela fait donc aujourd'hui six ans qu'il a été demandé au gouvernement de penser à cette refonte du système de santé dans ses dimensions d'accessibilité aux services de santé, d'équité pour l'ensemble des citoyens, de meilleure répartition des ressources humaines, de remise à niveau des infrastructures et de disponibilité de l'information sanitaire avec une digitalisation des données de santé et partage du dossier médical ». Ces quatre grandes dimensions, souligne Pr Heikel, « sont cruciales pour la réussite de la couverture sanitaire universelle, dont l'un des piliers est la refonte de la fonction sanitaire, c'est-à-dire la manière dont nous devons positionner les ressources humaines dans le système de santé, d'abord en termes de formation, puis en termes de performance, de qualité de service, d'évolution, de rémunération, etc. ». Aujourd'hui, relève-t-il, « la réforme qui a été proposée par le ministère de l'Enseignement supérieur n'a pas réussi à convaincre l'écrasante majorité aussi bien des étudiants, que des professionnels de santé sur le terrain ». Évidemment, poursuit-il, «les enjeux académiques sont liés aux professeurs de médecine et aux politiques académiques de l'État, mais une politique qu'elle quelle soit doit recevoir l'adhésion ou la compréhension de ceux sur lesquels elle va être appliquée ».