Un consortium de vingt organisations marocaines engagées dans la défense des droits de l'homme a sollicité les autorités marocaines à initier promptement une démarche proactive et une intervention immédiate en vue de la libération des ressortissants marocains détenus au Myanmar, pris au piège des réseaux criminels impliqués dans le trafic d'êtres humains. Selon les estimations, leur nombre a dépassé la barre des 200 personnes. La coalition marocaine des organisations des droits de l'homme, regroupant vingt entités associatives et organismes actifs sur le territoire marocain, a adressé une missive à différentes institutions marocaines, notamment au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, appelant à une intervention d'urgence en faveur des victimes actuellement détenues dans les camps de Myanmar, près des frontières thaïlandaises. La Coalition a également déployé davantage d'efforts en envoyant des lettres aux ambassades de Chine et de Thaïlande à Rabat, les enjoignant à solliciter leurs gouvernements respectifs pour la libération des ressortissants marocains. Dans cette optique, elle a instamment exhorté les autorités à agir rapidement pour sauver ces victimes des réseaux criminels spécialisés dans la traite des êtres humains. Trompés par de fausses offres d'emploi dans le domaine du commerce électronique, qui promettaient des salaires attractifs, ces individus se sont retrouvés piégés, exploités et maintenus en captivité dans des conditions de travail extrêmement éprouvantes. Par ailleurs, les organisations membres de la coalition ont souligné l'importance de maintenir un dialogue actif avec les familles des détenus, afin de les tenir informées des développements et de leur apporter un soutien face à leur souffrance et à leur inquiétude pour leurs proches. En outre, ces militants ont rappelé que, selon les familles des victimes, plus de 200 ressortissants marocains sont retenus dans des camps situés à la frontière sino-thaïlandaise, où ils endurent la captivité, la torture, les sévices, la malnutrition, le manque de soins médicaux, la brutalité, le travail forcé, ainsi que l'exploitation dans des activités frauduleuses et des escroqueries en ligne. Cette affirmation a été corroborée précédemment à Hespress FR par l'une des victimes ayant réussi à échapper aux griffes du Myanmar. Il convient de rappeler que l'ambassade marocaine à Bangkok a affirmé qu'elle surveille de près près la situation de ces citoyens marocains victimes de trafic de personnes au Myanmar, notant qu'elle est en contact quotidien avec les autorités thaïlandaises pour suivre la situation et recueillir des informations afin de leur porter assistance. Le Procureur général du Roi près la Cour d'appel de Casablanca a, pour sa part, ordonné l'ouverture d'une enquête judiciaire, confiée à la Brigade Nationale de la Police Judiciaire (BNPJ). Il a déclaré, dans un communiqué diffusé le mercredi 15 mai, que certaines victimes et familles de victimes ont été auditionnées dans ce cadre, en particulier celles ayant déposé des plaintes.