Dans une lettre parvenue à Hespress FR, ce vendredi 03 mai, l'Ambassade de Thaïlande à Rabat a tenu à clarifier la situation sur un kidnapping présumé de Marocains en Thaïlande par un groupe armé qui les aurait soumis « à la torture après les avoir retenus pour les forcer à travailler dans des réseaux de fraude électronique ». Suite à des informations parvenues à Hespress, le mardi 30 avril, sur des jeunes Marocains, âgés de 19 à 27 ans, détenus dans des complexes résidentiels entre la Thaïlande et le Myanmar par des milices armées, dont la plupart des membres sont chinois, le Gouvernement Royal Thaïlandais et l'Ambassade royale de Thaïlande « conscients de cette affaire » grâce aux informations fournies par l'Ambassade du Royaume du Maroc à Bangkok, ont apporté des précisions. Dans cette lettre, la partie thaïlandaise affirme avoir été informée, en février, du possible trafic et de la détention de deux ressortissants marocains au Myanmar, ainsi que de six autres Marocains qui pourraient avoir été détenus auparavant dans ce pays. Selon les informations qui ont été fournies à l'Ambassade, « ces citoyens marocains semblent avoir été victimes de sociétés d'escroquerie chinoises et malaisiennes, ainsi que d'un réseau russe ayant des liens possibles avec des opérations internationales de traite des êtres humains possédant des installations au Myanmar et au Cambodge". La même source souligne que des citoyens « de divers pays africains, et pas seulement du Maroc, ont été victimes de tels groupes criminels internationaux impliqués dans la traite d'êtres humains et la cybercriminalité opérant le long des zones frontalières de l'Asie du Sud-Est, en particulier au Myanmar où l'application de la loi locale a été compromise par la situation sécuritaire dans le pays ». De fait, indique l'ambassade, la nature et le lieu exact de l'enlèvement et de la torture présumés n'ont pas encore été entièrement vérifiés, car les enquêtes menées par les autorités des pays concernés sont toujours en cours. La représentation diplomatique précise donc que pour l'instant, la Thaïlande est considérée, selon les éléments rassemblés, « comme une voie de transit par ces réseaux criminels internationaux ». Dans ce sens, le gouvernement thaïlandais a demandé aux ambassades thaïlandaises en Afrique de renforcer l'autorisation de visa afin de réduire le risque que les ressortissants africains soient victimes de ces activités criminelles. En outre, l'Ambassade royale de Thaïlande à Rabat tient à préciser qu'elle « souhaite réitérer que le gouvernement thaïlandais est disposé et prêt à coopérer avec les gouvernements de tous les pays dont les citoyens ont été attirés ou détenus par ces réseaux criminels internationaux, et qu'il travaille en étroite collaboration avec les agences gouvernementales compétentes des pays concernés ». Le Gouvernement royal thaïlandais a également recommandé à son homologue marocain de contacter l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), qui fournit une assistance aux victimes de la traite des êtres humains et aux migrants lorsque les conditions sont remplies.