La présidente du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), Amina Bouayach, a adressé une correspondance au Chef de gouvernement, lui demandant de ne pas extrader le militant chinois de la minorité musulmane ouïghoure, Yidirisi Aishan. Hespress a appris de source informée, la présidente du CNDH a justifié sa demande par la nécessité pour le Maroc de respecter ses engagements et se conformer aux dispositions de la Convention contre la torture, dont le Royaume est signataire. A noter que la Cour de cassation du Royaume du Maroc avait donné son aval, le 15 décembre, à l'extradition du militant de 34 ans, après son arrestation, le 19 juillet dernier, à son arrivée à l'aéroport Mohammed V de Casablanca en provenance de Turquie om il résidait depuis des années. Toutefois, son extradition demeure tributaire de la promulgation d'un décret signé par le chef de l'Exécutif, sur proposition du ministre de la Justice. En réponse aux requêtes du CNDH, le gouvernement a expliqué que l'arrestation du ressortissant chinois est intervenue sur la base d'une notice rouge d'Interpol dont il faisait l'objet et qui avait été émise à la demande de Pékin, qui l'accuse d'actes liés au terrorisme, qui sont également incriminés par la loi marocaine. L'intéressé, ajoutent les autorités marocaines, a été informé par la police des motifs de son arrestation, et qu'il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international lancé contre lui par les autorités de son pays pour des motifs liés au terrorisme. Et de souligner que le procès du citoyen chinois se déroule dans le respect du droit international, en ce sens qu'il est défendu par un certain nombre d'avocats, qu'il peut communiquer avec eux et qu'il a accès à un interprète pour faciliter la communication avec lui. A noter que la décision de la Cour de cassation a suscité de nombreuses controverses et nombre d'experts des droits de l'homme de l'ONU ont invité l'exécutif marocain à suspendre sa décision d'extrader Yidiresi Aishan vers la Chine où il risque de graves violations des droits humains, notamment la détention arbitraire, la disparition forcée, ou la torture et d'autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. De son côté, l'avocat de Yidiresi, Me Miloud Kandil, s'est montré confiant quant à une « décision politique » pour ce qui est de la demande d'extradition. « Nous espérons vraiment qu'une décision politique soit prise et nous sommes persuadés que la raison l'emportera. Il y a va de la crédibilité de notre pays car c'est dans son intérêt de défendre le droit à la vie, aux yeux du monde », a-t-il dit à Hespress FR. Le juriste avait également rappelé l'annulation de la notice rouge d'Interpol, notant : « En toute logique, mon client aurait dû ressortir libre. La défense a plaidé pour sa liberté au regard de la décision d'Interpol qui annulait la notice rouge ».