Les autorités marocaines ne doivent pas expulser Idris Hasan, un Ouïghour détenu au Maroc depuis le 19 juillet dernier, vers la Chine car il risque d'y être torturé, a indiqué ce mercredi Amnesty International. Dans un communiqué diffusé par la section néerlandaise de l'ONG, celle-ci rappelle que le ressortissant chinois a été arrêté après s'être rendu au Maroc en provenance de Turquie, où il réside avec sa femme et ses trois enfants. «Hasan a appelé sa femme Zaynura le vendredi 23 juillet, lui disant qu'il pense qu'il serait bientôt expulsé vers la Chine», ajoute-t-on. «Les autorités marocaines doivent veiller à ce qu'Idris Hasan ait un accès immédiat à un avocat pour contester les arrêtés d'expulsion. Sa famille devrait également pouvoir le contacter pour s'assurer qu'il est en sécurité», a déclaré Joanne Mariner, d'Amnesty International. Pour celle-ci, Idris Hasan «risque d'être emprisonné et torturé s'il est expulsé vers la Chine». «La déportation d'Idris Hasan vers la Chine est une violation du droit international. Les Ouïghours et d'autres groupes ethniques minoritaires y sont emprisonnés, persécutés et torturés en masse», rappelle-t-on encore. Amnesty International insiste sur le principe de non-refoulement, selon lequel «les personnes ne doivent pas être renvoyées dans un pays où elles sont en danger réel de torture ou d'autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants ou lorsqu'ils peuvent devenir victimes d'autres violations graves des droits humains». Par ailleurs, le Maroc a confirmé l'arrestation d'Idris Hasan, évoquant une «notice rouge d'Interpol». Dans une déclaration à la presse, une source sécuritaire a indiqué que cet Ouïghour «fait l'objet d'une notice rouge émise par l'Organisation internationale de police criminelle (Interpol), en raison du soupçon d'appartenance à une organisation classée comme terroriste». «Les services de sécurité marocains, immédiatement après l'arrestation du suspect, l'ont déféré devant le parquet compétent dans l'attente de la procédure d'extradition, conformément aux dispositions légales nationales et aux conventions internationales relatives à l'extradition des criminels», a-t-il ajouté, en indiquant qu'Interpol et les autorités chinoises en ont été informés. Samedi, Voice of Uyghur a alerté sur l'arrestation d'Idris Hasan, en relayant l'appel de sa femme à sa libération.