Après le récent épisode juridique concernant l'accord de pêche entre le Maroc et l'Union européenne, le ministre espagnol de l'Agriculture, de la Pêche, de l'Alimentation et de l'Environnement, Luis Planas, a plaidé pour la perpétuation de l'accord, affirmant avec conviction sa légitimité incontestée. Les récents développements dans ce dossier crucial de l'accord de pêche Maroc-UE ont pris une tournure inattendue. Jeudi, l'avocate générale de la Cour de justice de l'UE (CJUE), Tamara Capeta, s'est prononcée en faveur de l'annulation de cet accord, tout en prônant le maintien de l'accord commercial, une prise de position aux implications potentiellement bouleversantes pour les pays bénéficiares. Dans ce contexte épineux, le ministre Planas a vigoureusement défendu l'accord conclu avec le Maroc en 2019, arguant qu'il était « tout à fait légal selon le droit communautaire et international« . Lors d'une conférence de presse tenue vendredi à l'issue d'une réunion avec les représentants espagnols du secteur de la pêche, il a souligné que ces conclusions « ne sont pas contraignantes, mais la Cour de justice de l'Union européenne les suit généralement, parfois elle ne le fait pas« . Par conséquent, « aucune décision définitive ne peut être tirée de ce qui a été annoncé« , a-t-il indiqué. Le responsable espagnol a également tenu à souligner que l'accord de pêche conclu entre le Maroc et l'Union européenne demeure légal et conforme au droit international, concluant que « nous sommes en contact étroit avec la Commission européenne pour répondre à tout scénario qui pourrait découler de la décision dans les mois à venir« . Rappelons qu'en septembre 2021, la Cour de justice avait décidé de suspendre la validité des accords commerciaux relatifs à la pêche et à l'agriculture conclus avec Rabat et Bruxelles, arguant qu'ils avaient été conclus sans consultation des habitants du Sahara marocain, ce qui constituait selon elle une violation des ressources de cette région. Cette décision avait incité la Commission européenne à engager un recours contre cette décision à répercussions considérées. L'expiration du protocole de l'accord de pêche entre le Maroc et l'UE le 17 juillet dernier a indubitablement suscité des inquiétudes parmi les principaux bénéficiaires de cette coopération, notamment l'Espagne, le Portugal, la France et l'Allemagne. En effet, cet accord est considéré comme l'un des plus importants pour ces pays, notamment sur le plan économique, octroyant des permis d'exploitation à un total de 138 chalutiers de l'UE. Pour l'Espagne en particulier, il s'agit d'un des accords de pêche les plus importants tant politiquement qu'économiquement, attribuant des permis d'exploitation pour un total de 93 chalutiers espagnols. Dans une déclaration antérieure, Planas avait affirmé que l'expiration de l'accord de pêche Maroc-UE est l'un des sujets majeurs abordés par son ministère en vue de trouver une solution adéquate.