Les aventures du pantin des Marionnettistes militaires d'Alger, maestro incontesté du chantage mémoriel, deviennent des épopées fantastiques. S'y mêlent les grandes discussions philosophiques et politiques, la dérision et le pur bonheur intellectuel de dire et de faire les choses les plus insignifiantes qui soient, juste pour en faire un coup d'éclat médiatique. Abdelmadjid Tebboune, le sénile du "Muppets show made in Algeria" vient d'orchestrer, comme à l'accoutumée, une prochaine éventualité de visite en France avec une condition digne d'un scénario burlesque : La restitution d'objets militaires liés à l'émir Abdelader. Rien que ça ! C'est que le virtuose de la culpabilisation ne manque jamais une occasion de rappeler aux hexagonaux leur passé colonial. Ce coup-ci, voilà qu'il saisit la frénésie contemporaine de restitution artistique pour jeter de nouveau l'opprobre sur la France. Transformant l'art en monnaie d'échange, il semble vouloir prouver la prédation occidentale avec autant de délicatesse qu'un commerçant sur un marché aux puces. Son fétichisme consistant à « relocaliser » l'art dans le pays d'origine, réduit ainsi la richesse culturelle de l'Algérie à sa seule identité vernaculaire. Cela a de quoi surprendre. La restitution, qui devrait être un geste de réparation, se transforme en une nouvelle prise de guerre diplomatique. Peu importe si la légalité de cette rétrocession est discutée, l'essentiel est de dénoncer la prédation occidentale. La réconciliation des mémoires, à laquelle rechignent les dirigeants d'Alger, semble destinée à attendre patiemment dans les coulisses de l'histoire, avec un ticket pour le prochain siècle en poche. Cela dit, dans les coulisses diplomatiques, l'histoire d'une "invitation déclinée" entre le président algérien et son homologue français, révèle une comédie d'ego et de politique à faire pâlir Hollywood. Ces visites manquées charrient assurément l'idée du "comment faire de la politique, un spectacle". Le pantin des marionnettistes militaires d'Alger, aspirant à faire de sa visite en France un événement digne des Oscars, aurait, parait-il, pressé Emmanuel Macron pour un agenda intensif avec, entre autres, un discours au Parlement. Une demande qui aurait pu être simplement excentrique si elle n'était pas accompagnée de l'ambition déguisée de lancer sa campagne présidentielle. Les projecteurs du monde entier rivés sur lui, le malheureux rêve sans doute de faire de sa virée française le coup médiatique du siècle. Le hic ? La France, ce pays imperturbable, avait refusé une première fois de se prêter à ce numéro de cirque. On imagine presque Emmanuel Macron, dans son bureau de l'Élysée, secouant la tête avec un sourire ironique, refusant de transformer la politique en show télévisé. Après tout, le Parlement français n'est pas un studio de cinéma, et les agendas internationaux ne sont pas dictés par les ambitions électorales du premier seul homme venu. La demande du Sénile d'Alger de s'exprimer devant l'Hémicycle français aurait été la cerise sur le gâteau. L'Algérien aurait-il voulu jouer la carte du "discours à la Hassan II", cherchant à se frotter aux grands, et laisser une empreinte indélébile dans l'histoire politique française ? Dans cette danse diplomatique, on peut quasiment entendre Emmanuel Macron soupirer, se demandant pourquoi les politiciens ne comprennent pas que la France ne se prête pas à toutes les extravagances du régime algérien, même si elle a déjà beaucoup consenti pour « concrétiser » l'ambition du président français de réconciliation avec l'ancienne Algérie française. Sauf que ce n'est pas sans connaître les militaires algériens et les rouages opaques du pouvoir e ce pays que même l'un des plus habiles diplomates français, Xavier Driencourt, deux fois ambassadeur de la France en Algérie, n'a pu supporter. Il y a évidemment des protocoles, des traditions, et surtout, il y a des limites à la transformation de la politique en un spectacle de Broadway. La France s'est déjà pliée au bon vouloir des dirigeants algériens sans rien obtenir en retour, et ce spectacle demandé par Alger, est une nouvelle provocation à peine cachée qu'il serait intéressant d'observer. Le président algérien a sûrement, à l'occasion, manqué sa chance de briller sur la scène internationale, surtout après l'histoire des crânes, mais la France, elle, reste fidèle à sa réputation de gardienne des principes et de la dignité diplomatique. En fin de compte, la politique, même dans ses moments les plus ironiques, ne se plie pas toujours aux aspirations grandioses de ceux qui rêvent de faire du monde leur propre scène de théâtre. L'Algérie, en revendiquant essentiellement les armes de l'émir Abdel-Kader et non son burnous et autres effets, semble vouloir honorer uniquement le résistant à la conquête française, reléguant son rôle spirituel à l'arrière-plan. Pourtant, les armes, il les avait déposées volontairement pour préserver son peuple. Il n'y a pas à en redire, les deux séniles à l'Est de l'Eden semblent choisir leurs icônes en fonction de leur conformité au discours anticolonialiste plutôt que de la réalité historique.