Depuis l'onde de choc provoquée par Emmanuel Macron, qui a accusé le système «politico-militaire» algérien d'entretenir une «rente mémorielle» en servant à son peuple une «histoire officielle» qui «ne s'appuie pas sur des vérités», le régime algérien écume les fonds d'archives pour sauver la mise. En vain. «Pour faire face aux défis politiques et militaires qui commençaient à se mettre en place en Méditerranée, George Washington [chef d'Etat-major de l'Armée continentale pendant la guerre d'indépendance entre 1775 et 1783 et premier président des Etats-Unis, en fonction de 1789 à 1797, NDLR] a livré des armes à l'émir Abdelkader [chef religieux et militaire algérien, qui mène une lutte contre la conquête de l'Algérie par la France au milieu du XIXe siècle]. Cela prouve que les relations avec les Etats-Unis sont anciennes» a asséné Abdelmadjid Tebboune, dimanche 10 octobre, devant deux représentants de la télévision nationale. Une affirmation qui s'est heurtée à des réactions étonnées. Problème : George Washington est mort le 14 décembre 1799 tandis que l'émir Abdelkader n'est venu au monde que le 6 septembre 1808, au moment où l'Algérie actuelle n'était qu'une possession ottomane. Une énième sortie officielle qui témoigne d'un grand éclatement quant aux outils méthodologiques mobilisés par le régime pour répondre aux propos du président français. D'après Le Monde, le président français avait également affirmé que «la construction de l'Algérie comme nation est un phénomène à regarder. Est-ce qu'il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? Ça, c'est la question (...)», un passage qui a scandalisé l'opinion algérienne.