Les « ambitieux » projets annoncés par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, avec la Mauritanie se révèlent être du gaspillage d'argent pour des projets mort-nés. Deux jours après l'inauguration du poste frontalier à Tindouf, la circulation était quasi-inexistante. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a accueilli jeudi dernier son homologue mauritanien Mohamed Cheikh el Ghazouani à Tindouf pour lancer deux « grands » projets en commun. Après avoir brûlé ses cartes au Sahel, l'Algérie s'est aussitôt rabattue sur la Mauritanie pour tenter de récupérer quelques points stratégiques bien que les projets en question vont plus peser sur les caisses algériennes qu'autre chose. Les deux pays ont procédé à l'inauguration de poste frontalier Chahid Mustapha, et le lancement d'une Zone franche du côté algérien et de la route devant relier Tindouf en Algérie à Zouerate en Mauritanie. Les deux voisins et pays limitrophes ont attendu 60 ans avant d'établir un poste frontalier, ce qui témoigne de l'inutilité de ce dernier. Les Mauritaniens ne se rendent pas en Algérie et n'y ont que faire, surtout dans le sud du pays, à Tindouf, région presque sous souveraineté de la milice du polisario. Ce poste frontalier n'a vraisemblablement été créé que dans l'unique dessein de faire concurrence à celui d'El Guergerat au Maroc, une plaque tournante du commerce entre le royaume et les pays d'Afrique de l'Ouest, et bien évidemment la boucle reliant le commerce entre Rabat et Nouakchott. Les échanges commerciaux entre l'Algérie et la Mauritanie ne dépassent pas les 200 millions de dollars par an, soit un montant extrêmement faible. La majeure partie de la balance commerciale tend vers la Mauritanie qui exporte notamment du minerai de fer, tandis que l'Algérie exporte quelques légumes frais, d'où l'absurdité de l'investissement algérien colossal pour l'établissement d'une route Tindouf-Zouérat, qui s'étend sur une longueur de plus de 700 kilomètres. Il était déjà évident que les échanges commerciaux et le flux des personnes entre les deux pays étaient minimes. Déjà en 2018, Alger et Nouakchott avaient ouvert leur premier poste-frontière terrestre, dans les villes de Tindouf et Zouerate, dans le but d'augmenter les échanges commerciaux, de faciliter la circulation des personnes et de renforcer la coopération sécuritaire. Sauf que la Mauritanie considère cette zone frontalière comme une zone militaire, et ne permet pas à la population de s'y rendre, à moins qu'il s'agisse de Sahraouis mauritaniens établis à Tindouf et faisant partie du polisario, ou alors le contraire. La presse mauritanienne n'a pas attendu longtemps pour constater l'échec de ce nouveau poste frontalier inauguré vendredi, qui devait permettre aussi bien aux Algériens qu'aux Mauritaniens de se déplacer par voie terrestre. « Le nouveau poste-frontière (...) ouvert à la circulation des personnes semblait, dès son deuxième jour, quasiment désert, à l'exception des mouvements limités à peine perceptibles », a indiqué le site d'information mauritanien Anbaa.info dans un article intitulé « le nouveau poste-frontière entre la Mauritanie et l'Algérie... faible circulation au lendemain de son ouverture ». La même source a noté une « intensification notable des patrouilles militaires des deux côtés de la frontière mauritano-algérienne, où sont actifs des groupes terroristes et des réseaux de contrebande (armes, drogue, personnes) ». Cela s'explique justement par la présence de groupes terroristes dans le sud de l'Algérie où de grosses têtes du terrorisme au Sahel étaient accueillies à bras ouverts pour s'y cacher et circulaient librement au sein du territoire algérien. Cela, sans oublier la présence officielle et assumée par les pouvoirs algériens de la milice du polisario. Récemment, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ainsi que l'Espagne ont émis des alertes concernant le sud de l'Algérie. Une alerte de sécurité qui prévient leurs ressortissants résidents ou en visite en Algérie contre tout déplacement dans la ville de Tindouf et les camps avoisinants, expliquant un risque élevé d'enlèvement. Quelques jours plus tard, les médias algériens ont annoncé la mort, dans un accident de la route, du garde-corps personnel du président mauritanien dans des conditions toujours inexpliquées. La victime devait se rendre par voie terrestre depuis Tindouf vers la Mauritanie à la suite de la visite du président mauritanien.